Azure
Ray - Hold on love
1/2
Saddle
Creek - 2003
Comme des
voix qui portent toute la beauté et la tristesse du
monde, le duo Azure Ray nous revient avec un
nouvel album, Hold On Love. Déjà auteur de deux
albums (dont le parfait Burn & Shiver) et
d’un Ep triste comme la pluie mais empli d’une beauté
indéfinissable (November), le duo remet donc le
couvert en cet automne 2003.
La nouvelle saison qui s’ouvre
devait se trouver un album à son image : un album
teinté de mélancolie, de chansons douces-amères,
fragiles, simples. Elle l’a trouvé avec ce Hold On
Love, opus quasi-parfait du duo composé d’Orenda
Fink et Maria Taylor.
Au programme,
12 chansons teintées de folk, saupoudrées d’une
touche d’électro ici et là. Douze petites perles qui
rappellent les meilleurs moments du groupe, comme sur
les titres intimistes que sont We Are Mice (en un
mot comme en cent : superbe), Nothing Like A
Song (sommet du disque) ou de Look To Me. On
a beau s’attendre à écouter de telles chansons, on
n’en ressort pas moins troublé, intrigué. Comme à
chaque fois avec le groupe.
Mais Azure Ray n’est
pas du genre à se reposer sur ses lauriers, et cet Hold
On Love en est une preuve frappante. Entre mélancolie
et amertume se dégagent des titres plus entraînants,
plus pop. Une vraie première pour le groupe, une vraie
réussite aussi. Mention spéciale à If You Fall
(et son piano chantant) et à New Resolution (et
sa rythmique obsédante).
Avec ce
troisième album, Azure Ray a décidé d’étoffer
son registre, d’aller de l’avant. Tout en gardant ce
qui (a) fait sa force.
Et l’auditeur d’aller
une nouvelle fois à la rencontre de ce groupe. Aussi
triste soit ce qui l’attend. Attiré par une force
invisible. Comme si, finalement, nous étions avares de
joie et demandeur de tristesse. Comme si on plongeait
dans les mélancoliques chansons de Azure Ray
pour y trouver un je-ne-sais-quel bonheur. Un bonheur
que l’on trouve au fil des douze titres qui composent
le disque, aussi paradoxal soit-il.
A l’écoute de ce Hold
On Love, l’auditeur n’aura qu’à fermer les
yeux et se laisser envoûter. Et de rentrer dans
l’automne le sourire aux lèvres.
Olivier
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