Formation havraise, Dickybird se
compose de Doris Le Mat Thieulen à la
guitare et au chant, accompagnée de Jean-François
Thieulen à la batterie et de Stéphane
Touboulic à la basse.
Rock
énergique et énervé, aux frontières de la
noisy pop et du punk à l’ancienne, le trio,
actif sur la scène locale depuis 1993 prouve, sur
son 3e disque, qu’il ne fera pas de
concession au format « long playing »,
pas plus qu’au petit monde de la musique indépendante
auquel le groupe ne manque pas de balancer sa façon
de penser musicale.
Enregistré l’année dernière
à Chicago sous la houlette de Steve Albini puis
masterisé dans les mythiques studios Abbey Road, Indéfendable
débarque dans l’hexagone, toutes guitares
dehors et crachats à la bouche, prêts à être
lancés sur quiconque se mettrait sur leur chemin.
Chanté en anglais, non titrés, les 10 brûlots
sont autant de cocktails molotov soniques. Le
groupe est en combat (indéfendable ?) pour
se faire sa place à part dans l’univers indépendant.
Dickybird rappelle Sonic youth pour
le côté noisy et les groupes power punk du début
des '90s pour
la rage rebelle teintée d’ironie. Pour ma part
je regrette parfois le défaut de mélodie réellement
accrocheuse qui réussisse me faire tenir la tête
hors de la lave, et l’adolescence d’un titre où
surnage « Enculé ! »
en leitmotiv vocal.
Efficace et enlevé, l’album
devrait trouvé sa place « à part »
chez les amateurs de rock pur et simple sans
chichi ni falbala. Chez les adolescents en mal de
porte-étendard comme chez les nostalgiques d’un
temps où la pop musique sautillante était honnie
des cercles des amateurs de musique
Denis
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