Le
Jacno d’Elli,
M. Rectangle, l’ex Stinky
toys, l’homme qui fit un jour la première partie
des Sex Pistols,
lui qui « designa » les paquets de
Gauloises, le schéma originel du punk français est de
retour.
Piano,
clavier, synthé vintage (de la french touch d’avant
la french touch), des mélodies minimales, un voix de
crooner tabacologue et, dans le fond, une guitare saturée…
ah oui c’est bien Jacno. En fait avec le retour de plein de gens de l’époque, dont Mirwaïs,
et Daniel Darc ; puis avec le retour annoncé d’Elli
en solo, on se disait bien que l’homme reviendrait
aussi. Qu’il ne pourrait pas s’en empêcher. Chose
faite avec un album pour les fans qui perpétue
l’imagerie et l’imaginaire de Jacno
puis reprend les choses juste là où il les avait laissées.
Soit quelque part en Darc et Daho, mais sans
la nouveauté sonore de ses pilleurs avérés que sont Katerine ou Burgalat, par
exemple. Entouré d’une kyrielle d’invités dont Thomas Dutronc à la guitare, Paul
Personne, ou Françoise
Cactus, du duo electroclash allemand StereoTotal.
Jacno y rappelle qu’il est encore vert en dandy pop un peu décalé,
un peu fatigué, un peu désabusé. Ses titres sont bien
troussés quoique pas toujours efficaces,
et sa prose y est léchée ; mais on hésite
à se réjouir vraiment. On n’est jamais surpris, on
reste toujours en terrain connu, jalonné, balisé. On
s’ennuie même un peu. Et on sait que d’autres y
verront le signe rassurant du retour non amoché de l’idôle
de leur fin d’adolescence. Qu’importe. On ressent
pour notre part un léger ennui un peu spleenétique,
romantique, mais pas forcément agréable.
On
surprend même Jacno
en vieux publicitaire, manquant le « bon coup »
médiatique pop, la chanson dont on parle, en fustigeant
le sport
d’amusante mais dispensable façon –à l’ouverture
de la coupe du monde 2006 -, ou en listant les crus de
Bordeaux. Dommage. Le retour de Jacno
méritait plus de panache qu’une juste bon disque,
bien rond, bien lisse, de général passant en revue
l’armée de ses adulateurs francophones. Sans qu’on
ait vraiment envie d’y revenir « parce que quand
même il assure le vieux fumeur ». Sans qu’on
monte sur les barricades pour tendre la galette à nos
camarades plus jeunes en disant : « Tu vois
ce gars là, plus de 20 ans après c’est encore un
tueur ».
Seul
code 68 total
instrumental placé en clôture d’album vient relancer
vraiment notre envie d’écoute. Il y redynamise les
codes du début des eighties et se frotte au New
Order d’Elegia avec une pureté de son qui ferait pâmer Air de jalousie.
Oui
mais, c’est un peu court pour crier à l’œuvre
indispensable. Le disque d’un vieux vampire classe,
sans doute. Mais pas un génie. Merde alors !
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Tous ces mots là
02.
Le sport
03.
Tant de temps
04.
T'es mon château
05.
L'homme de l'ombre
06.
Les amants, les clients
07.
Si je te quitte
08.
Avec les yeux
09.
Baiser empoisonné
10.
Mars rendez-vous
11.
Code 68
Durée :
47’ 13’’
Date
de sortie : le 15 mai 2006
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