Garlic
- Jam Sabbatical
1/2
Bella
union/chronowax
- 2003
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Une
girafe, une antilope, un rat,
un lion et un crocodile. G
– A – R – L i-C. Léger
doute... Pourtant, il s’agit d’un album de Pop/rock
de bonne facture, cachée sous une pochette très laide.
Palme d’or de la pochette de Cd la plus moche du mois
à Garlic !
Garlic
a débuté sa carrière artistique à l’aube de 1999,
sous la forme d’un trio. A l’époque, Mike
Wyzgowski, commençait à imaginer des pop songs
avec un guitariste féru de « pedal steel »
et un claviériste. Mais Mike n’était pas
satisfait. Il cherchait une plus grande plénitude
sonore pour son groupe. S’ensuivit alors une recherche
de chanteur et de guitariste par biais d’annonces dans
la presse musicale. Aux dires de l’intéressé, la
plupart de ces sessions de rencontre avec de nouveaux prétendants,
tinrent du massacre… C’est pourquoi Mike
finit au micro de la formation pour les premiers
concerts des Anglais, en plein cœur de Londres, premier
semestre 2000. Une fonction à laquelle ils s’habitua
finalement ; un groupe qui finit par le satisfaire.
Suivirent d’autres dates insulaires qui enflèrent le
« buzz » au sein du microcosme anaérobie de
la presse musicale anglo-saxonne. Médiatisation relayée
par l’institution John Peel qui
laissa micro ouvert en plusieurs occasions, avant même
la sortie d’aucun véritable CD. A la suite de ce
premier essai et de ce ronron journalistique, le groupe
rentra en studio pour concrétiser ses premiers efforts
digitaux après un vinyle en édition limitée. Le label
Bella Union publia The Murky World of Seats et
récidive cette année avec Jam sabbatical paré
de son hideuse pochette.
Passé ce premier abord plutôt négatif, la surprise
n’en est que plus agréable.
Car
sous l’hideuse pochette… bat le cœur d’une
musique fort agréable aux oreilles. Loin de toute
nouveauté ou innovation, le groupe distille 10 singles
aux confins de la musique de Jim O’
Rourke, pour les titres les plus calmes -comme a weird
wood soul- et de Grandaddy, pour les titres
les plus énergiques. Ils sont faits de bon rock à
guitare poussée en disto et de gimmicks mélodiques en
Casio/piano. Waverly
neuvième plage du LP est le meilleur exemple de
cette seconde facette. Toutes les composantes pop y
sont, et le titre nous
rappelle même un certain Pavement disparu
au début de ce siècle. Du pop/rock comme on aime
donc… Efficace, mélodique et sans prétention. Ce
genre d’album auquel on revient toujours, sans trop
savoir pourquoi, pour accompagner les petits plaisirs du
quotidien.
La particularité de Garlic, si tant est qu’il
faille lui en trouver une pour pousser à l’écoute de
l’album, réside dans les échos à peine
perceptibles de cette pedal steel guitar, donnant à
l’ensemble « grand-briton » un ton et une
couleur U.S. Cet
instrument, mais aussi la tension particulière de cette
musique : parfois rock parfois folk dans une
structure en empilement instable, elle interdit aux
compositions de Garlic de verser dans la
grandiloquence putassière. Une
anti grandiloquence qui se nourrit aussi d’une
production simplifiée et de la qualité des sobres
paroles: "Hey
girl, don't be mortified if you don't see a model in the
mirror in your room/That's your true reflection, hit the
treadmill regularly, and you might have a chance".
Si le disque ne s’impose pas immédiatement à
l’auditeur, c’est au bout de la seconde ou troisième
écoute qu’on se rend compte que les titres ont réussi
à creuser leur chemin jusqu’à notre mémoire, où
ils hantent nos neurones. Le genre de disque qu’on
range machinalement quelque part pas loin de la platine,
parce qu’on sait qu’il reviendra y tourner régulièrement.
Ecoute distraite d’abord, puis progressivement plus
sincère. Sympathique le matin au petit déjeuner, comme
le soir avant un concert ou une soirée entre potes.
Et très vite on se rend compte qu’on a un
nouvel ami…
Denis
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