JC est
revenu! C'est ce qu'on était tenté de crier sur tous
les toits à l'annonce de la parution du premier véritable
album solo de l'ex-leader de Pulp.
Enfin avant de se rendre compte qu'on allait
directement finir catalogué au rayon des illuminés
mystiques qu'on croise le matin dans les couloirs des métros
de n'importe quelle ville contemporaine.
N'empêche
que l'annonce nous a fait rudement plaisir, à nous qui
étions plus qu'inconsolables depuis le break intervenu
au tournant du siècle avec la parution du chant du
cygne Pulp-ien:
we love life. Alors parce qu'on s'était promis une certaine
intransigeance... on s'est mis en mémoire que Lou Reed n'est pas le Velvet,
Joe Strummer pas les Clash,
Franck Black pas les Pixies
et même
Brian Wilson pas
les Beach Boys.
Oui mais les Dirty pretty things ne sont-ils pas un peu les Libertines? Bref on a
essayé de rester objectif quoi.
On
a d'abord constaté seulement analytiquement, que Jarvis
s'était entouré de Steve
Mc Kay ex Pulp
et Richard Hawley ex guitariste de scène pour le même groupe, quand
il n'est pas en train de pondre de charmants albums
solo. On a constaté que le son de l'album faisait fi du
clavier enfantin tenu habituellement par Candida
Doyle. On a repéré l'habituel génie du natif de
Sheffield, quand il s'agit de sublimer le trivial de nos
quotidiens et du temps qui passe, en des textes quasi
indispensables à l'histoire de la pop (plume d'ailleurs
mise récemment, et avec bonheur, au service de la fille
Gainsbourg): disney
time et running the world étant ici deux des meilleurs exemples de "la
méthode littéraire
Jarvis″. On
a noté que, quand il opère en solo, JC
se promène entre la mélancolie et les arrangements
ciselés du maître à penser
Scott Walker (mention spéciale à la production de
l'album qui sans en faire des tonnes parvient à rendre
grâce à tous les protagonistes mélodiques); mais
n'oublie pas ce qui fit sa renommée entre
his n hers et
different class: soit la pop ultra immédiate et mélodique
rehaussée à coups de guitare électrique en overdrive.
Des mélodies pop qui se transforment en rocks
imparables dès qu'elles se donnent en spectacle sur scène
-assertion constatée par votre serviteur lors d'un récent
festival parisien où Jarvis s'est produit-. Et c'est entre rage contenue puis mélancolie
presque bucolique que
Cocker place son album solo, comme un condensé sans
ride et mis au goût du jour de ce que fut et aurait pu
être un Pulp endormi
au tournant du siècle.
Là
oú on a du mal à rester totalement objectif c'est sur
l'effet que produit l'album sur l'auditeur un poil
complaisant. D'abord une maousse banane de constater que
la galette est réussie de bout en bout et ne souffre
d'aucune baisse de régime. Ensuite le plaisir de
constater que tout en faisant usage des fondements de sa
méthode et de son succès, le bonhomme ne se laisse pas
aller à une complaisance "for fans only" ni
à la facilité nostalgique qui rend les
"retours" souvent plus infâmes et pécuniers
que réellement séduisant. JC
s'est remis en question et ses nouveaux titres sont
aussi chiadés qu'intéressants et inspirés. On espère
qu'une nouvelle génération de fans sera autant
conquise que votre serviteur l'est par la classe de ce
nouvel album. Une classe qui semble toujours l'apanage
du bonhomme croisé récemment sur scène. Une classe
qui sied carrément bien à sa musique au diapason de
cette élégance d'échalas quadra. En fait c'est ça:
un album classe orchestré par le seul gentleman de la
pop anglaise contemporaine.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
The Loss Adjuster (Excerpt 1)
02.
Don'T Let Him Waste Your Time
03.
Black Magic
04.
Heavy Weather
05.
I Will Kill Again
06.
Baby'S Coming Back To Me
07.
Fat Children
08.
From Auschwitz To
Ipswich
09.
Disney Time
10.
Tonite
11.
Big Julie
12.
The Loss Adjuster (Excerpt 2)
13.
Quantum Theory
14.
Running the world (hidden track)
Date
de sortie: 13/11/2006
Plus+
Le
site dédié par le label
Le
Jarvspace
Du
Jarvis en live sur Youtube
|