Le
buzz est parti très vite pour overtones, l’album de Just
Jack. Il aura suffi d’une démo pour séduire son
label r outre manche,
quelques plateaux français choisis et quelques
apparitions dans les programmes courts de milieu de
journée sur notre bonne vieille télé, pour que Jack
Allsopp passe du statut d’artiste anglais à
petite perle pop presque indé dont on cause au bureau
en France et Navarre. Un peu comme le fit il y a
quelques mois une autre Anglaise du nom de Lily
Allen ou un duo nommé
Gnarls Barkley. Alors attention réserve ? Gros
Warning soufflé au fromage ?
Ben
en fait pas du tout. Si on est bien d’accord que le
bonhomme officie dans un genre sans vocation qu’on
appelait jusqu’au début des années 90, la pop. Sans
appartenance au courant machin, sans rupture avec
l’esthétique de bidule, ou le son garage de Brol.
Rien de tout ça. Juste de la pop, de son temps, sans
doute un brin lisse parce fédératrice, mais
fondamentalement efficace. De la pop anglaise quoi, dans
son plus beau et plus évident appareil. Il y a
tous les artifices du genre à la sauce 2007.
L’accent de lads, le phrasé qu’on attribue à son
existence Camden-oise, le flow rap apanage musical
d’une nouvelle génération (enfin nouvelle… on se
comprend) et surtout, surtout, une mise en musique qui
fait la part belle au gimmick, au refrain qui
s’insinue tout droit dans le siège de notre mémoire,
et nous force à siffloter comme un idiot quand l’ascenseur
du bureau, pris au parking, s’arrête au zéro pour
montrer à l’accueil qu’on est pas quelque voyou
tentant de s’immiscer aux étages supérieurs.
Parce
que l’univers musical pop de Jack est construit sur la base d’un flow rappé avec accent, Just
Jack n’échappe pas à la comparaison avec the
Streets époque original
pirate material Mais la comparaison s’arrête à
peu près là. L’un a décomposé le rap pour le
tourner à l’anglaise et à la pop ; le second
part du même matériel vocal, mais enrichit ses
compositions à force d’une touche de sonorité RNB et
d’un grosse rémoulade de funk. Ça c’est pour ses
additions « contemporaines ». Mais on sait
le bonhomme imprégné de eighties curiennes ce qui donna en son temps un joli mash-up, et à l’album
peut-être, sa consonance parfois mélancolique entre
les bombinettes sautillantes. Du coup si on devait
comparer Just Jack à quelque étendard anglo-saxon, on a envie de convoquer
l’oriflamme de Stereo
MC’s. Comme les Stereo
mc’s de l’époque, Just
Jack possède cette capacité à faire groover sa
pop, sans réellement tomber dans les canons du groove,
sans réellement être vraiment pop par sa présence
musicale. Comme les MC’s
les quelques titres vraiment percussifs deviendront sans
doute des hymnes intemporels (starz in their eyes est bien parti pour en tous cas). Et comme les MC’s
c’est quand Just Jack ralentit le tempo, ouvre son cœur et habille ses ballades
de plus de personnalité, qu’il nous intéresse le
moins.
On
ne sait trop vraiment comment Allsopp abordera le second album ? On ne sait trop si la pop
musique aujourd’hui friante de RAP/RNB ne se sera pas
dégagée de ce canon, comme le rock est en train de se
défaire du garage. On ne sait pas non plus si comme Mike
Skinner pour The
Streets, le bonhomme perdra la « masse
populaire » en radicalisant un peu sa formule. En
attendant… on profite d’un vrai bon album pop, bien
sous tous rapports et réellement efficace dans ses
meilleurs moments.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Writer's block
02.
Glory days
03.
Disco friends
04.
Starz in their eyes
05.
Lost
06.
I talk too much
07.
Hold on
08.
Symphony of sirens
09.
Life stories
10.
No time
11.
Mourning morning
12.
Spectacular failures
Durée :
57’
47’’
Date
de sortie : 29/01/2007
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jack sur Dailymotion
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