musique

Hans Joachim Irmler - Life Like    1/2

Staubgold/La baleine - 2003

 

 

 

      Membre de l’excellent collectif Faust, Hans Joachim Irmler (HJI), signe ici un premier album solo étrange, mais peu convainquant.  Une balade morose au milieu du terrain vague mondial...« Kleine Welt », un petit monde en soi.  Un voyage sous la vague, sans pour autant atteindre l’Elektroblitz (ce flash électronique annoncé).

 

    De prime abord, Life Like est  un album tout à fait captivant. HJI  nous prend par la main à travers des paysages chaotiques. Il nous fait « voir » ce que lui seul semble entendre. Life Like  nous propose une texture dense d’orgues électroniques, de synthés et  d’enregistrements live dans laquelle l’initié discernera une facette de l’atmosphère faustienne. 

Pourtant, rapidement se pose la question: « C’est très bien tout ça mais où diable veut-il en venir ? ». Il jongle avec ses samples les plus intrigants. On attend, plongé dans d’interminables nappes angoissantes. On attend, et puis finalement… rien. Les longues saturations over-saturées emplissent fort bien l’espace !

Mais bon voilà, c’est là, leur seule fonction ! On ne peut malheureusement plus, aujourd’hui, se satisfaire de simples enchaînements de loops et d’un collage bien léché.  Plus on l’écoute, et plus on se dit qu’il n’est pas le premier à tenter ce genre de projet, et sans doute pas le dernier. Écoute après écoute, l’album perd de son charme et ne nous apporte plus rien. Chaque morceau est un monde… exigu. Après trois écoutes, le voyageur en a fait le tour.

Toutefois, Elektroblitz et Trevo, à la fois purs et malsains, parviennent à plonger l’auditeur dans un univers comparable à celui des romans de Dantec. Deux morceaux qui sauvent tout l’opus. Comme l’annonce une chroniqueuse anglaise, « Certains fans de Faust  pourraient trouver que Life Like manque de rythme, voire de structures dans les morceaux (C’est normal, il n’y en a aucun !) ». Lent, noir, crispé, tellement agaçant parfois !

 

    Mais ne soyons pas si pessimiste, Life Like est cependant potable, même s’il  manque sûrement de ce petit quelque chose qui prend aux tripes. Là où Set Fire To Flames réussit à secouer vos sens, Hans Joachim Irmler échoue. Il abandonne l’auditeur en route à moins que ce ne soit l’auditeur qui décroche. Grisant pour les uns, déplaisant pour les autres. Mais, en attendant le prochain délire macabre de Maurice G. Dantec, … pourquoi pas !

 

Hervé