Spokane
- Measurement 1/2
Jagjaguwar/chronowax -
2003
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Quelques notes de guitares timides, une batterie
anorexique, des textes plus susurrés que chantés, un
vibraphone par-ci, une boite à musique par-là, un
violoncelle dans le fond de la pièce, quelques bruits
issus d’un sampler discret, voici l’univers plutôt
secret de Spokane, formation originaire de
Richmond en Virginie (tout comme Gregor Samsa)
qui propose un quatrième disque tout aussi réussi que
ses prédécesseurs.
Regroupé autour de Rick Alverson, le projet Spokane
compte en son sein le bassiste Robert Donne (Labradford)
ainsi que Courtney Bowles, par ailleurs membre du
groupe Drunk. Autour de ce duo de voix (très
proche de Low) se dévoilent de nombreux
instruments, arrangés avec délicatesse, qui et donnent
une tonalité claire-obscure à la musique présente sur
Measurement.
Signé
sur Jagjaguwar, label déjà mythique pour
avoir sorti des albums signés des formations
telles que Bevel, Julie Doiron ou Okkervil
River, Measurement
se
présente comme un disque presque impénétrable
dans lequel il paraît bien difficile de rentrer sans
mettre ses pantoufles.
Avec
sa musique quasi-religieuse, empreinte d’une mélancolie
constante, Spokane propose des textes à
l’image de leur musique, à la fois profonds et légers,
portés par les voix douces et suaves de Rick
Alverson et de Courtney Bowles.
Sans prétention et marchant bien dans les traces de ses
illustres prédécesseurs (Low en tête) Spokane
parvient à toucher grâce à quelques trouvailles comme
sur le titre An ideal History où le groupe
propose une orchestration on ne peut plus minimaliste
avec seulement une boite à musique et quelques
craquements en fond. Et là, on se dit que Spokane
aurait éventuellement pu se détacher un peu des noms
qui lui collent à la peau en proposant des arrangements
moins classiques et peut-être un peu plus personnels.
Mais saluons, malgré tout, la beauté évidente de ce
court album qui, en plus de nous proposer une musique
agréable et délicate, nous rappelle qu’il y a de
quelque chose de merveilleux et de poétique dans la
tristesse et que les musiques qui s’écoutent à la
lueur d’une bougie peuvent être celles qui vous
procurent le plus de bonheur.
Benoît
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