On connaissait la house machino-industrielle de LFO
(Mental Overdrive se rapproche souvent du son de Mark
Bell) ou celle, subaquatique de Plastikman sur son récent album
Closer. Le Norvégien Per Martinsen offre encore une nouvelle vision de la house, souvent sombre, mais néanmoins dansante.
S'il s'autorise une incursion vers des territoires plus drôles ("Kawazaki" évoque les foutraques Australiens
The Avalanches) ou dans des sonorités proches du "French kiss" de Lil' Louis ("Yeeh"), c'est cependant quand il est lui même qu'il nous retourne : sombre, glaçant nos cerveaux tout en parlant à nos pieds, jouant avec notre moelle épinière pour mieux nous posséder, sa house proche de la transe (voir de la trance) sachant mieux qu'une autre nous emporte l'âme tout en faisant balancer nos têtes et river nos pieds au plancher.
A moins que l'on ne se laisse séduire par un titre, et un seul : le dernier, en fait. "Ases tod" (la mort d'Ase) est la reprise électronique d'un titre d'un illustre compatriote de
Martinsen, Edvard Grieg. Le compositeur classique a mis en musique
l'œuvre théâtrale d'Ibsen "Peer Gynt", pièce dans laquelle le "héros"
Peer Gynt, qui a tout du garnement, puisqu'il est en fuite après s'être mis à dos tout le village, revient chez lui un soir.
Il arrive à temps pour aider sa mère Ase à partir pour l'au delà. Il y a pas loin de cent ans, pour illustrer ce passage de la pièce, Grieg a signé une musique a vous fendre le
cœur. Et réinventée grâce aux machines de ce Per (avec un seul E), elle n'en est que plus bouleversante. Ce bijou d'electronica, qui commence par quelques notes de guitare, vaut à lui seul l'achat de ce disque.
Jean-Marc
Grosdemouge
Tracklist :
New clear day
Dekadin
Diskodans
Tunglskin
Pi
Delivrance
Kawasaki
Kinin-i-ginn
Yeeh
Ases tod
Date
de sortie : janvier 2005
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