La
Blanche - Michel Rocard
Nocturne
- 2002
Ils font de l’électro-pop.
Et ils le valent bien. Eux, ce sont La Blanche, groupe
lyonnais qui vient enfin de sortir son premier LP Michel
Rocard. Un LP bourré d’inventivité, d’ingéniosité
et surtout de textes poétiques que l’on avait plus
trop l’habitude d’entendre dans une chanson française
boursouflée jusqu’à l’os de mièvreries ineptes et
bassement mercantiles. Présentation.
On aurait pu titrer cet article : Où
il est question d’Electro-Po (p’)esie. Car
oui, de poésie et d’électro-pop il en est question
à l’écoute de La Blanche, qui vient tout
juste de sortir son premier opus. Un premier album,
estimable, à estimer, et sauveur d’une chanson française
pour qui le néo-réalisme est devenu le fond de
commerce (et l’arbre qui cache l’immonde forêt).
Afin de ne pas tomber dans les redites de chroniques de
journalistes (bien plus spécialistes que moi dans l’écriture
de ce genre de laïus) sorties ici et là, nous ne nous
éterniserons pas sur le fait que l’album s’intitule
Michel Rocard. Sachez juste qu’il s’agit
d’un hommage à l’ancien premier ministre,
initiateur du RMI, aide qui a permis au groupe de s’en
sortir il y a quelques temps de cela.
Attachons-nous plutôt au disque en lui-même, perclus de pépites.
Nous avons affaire ici à l’album
quasi-parfait. Un mélange de grandes influences (Miossec,
Ferré, Brel), une pointe de nouveauté
(cette électro-pop) et des textes poétiques à faire
passer certains porte-étendards de la musique française
actuelle pour de gentils compositeurs à la petite
semaine (ce qu’ils sont pour la plupart).
Entre violons savamment distillés, sons électro et
finesse des compositions, il n’y a rien a jeter.
De Bart à la pèche aux coquillages,
l’histoire d’un doux rêveur qui dessine sur le
sable le visage de ses épouses, à « Te Dire »
(splendide chanson d’amour, pleine de tendresse et de
pudeur) en passant par Un Homme où
l’influence de Brel se fait énormément
sentir, tant au niveau du texte que de l’interprétation
et la double chanson qu’est La mauvaise foie où
le poète Eric La Blanche (auteur-compositeur)
atteint des sommets de créativité. Tout est parfait
ici.
Et que dire de « Les Canuts » première
chanson syndicaliste pour un des premiers, si ce n’est
le premier, mouvement gréviste de notre histoire,
reprise ici avec brio.
Bien sûr on pourra reprocher la
faiblesse de quelques chansons (en fait d’une seule, « Approche
(la servitude en adepte). Et encore, il faudrait
vraiment être pointilleux.
Et même
si le caractère
un poil tristounet de toutes les compositions ne nous
donne pas vraiment envie de rire -caractère qui au
final fait toute la richesse de cet album-, rien ne
saurait gâcher le réel plaisir que l’on a à l’écoute
de cet album, quasi parfait, d’un groupe inconnu
jusqu’alors, mais qui espérons, ne devrait pas le
rester longtemps.
olivier
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