The
exorcist
est l’exutoire rock d’Elizabeth Sharp quand
il s’agit, en femme orchestre avertie, de
chasser ses vieux démons. Ce qui pourrait n’être
qu’un mauvais jeu de mot de ma part, prend
vraiment sens quand on jette un coup d’œil
aux 9
titres de l’album Winter in Hell",
"You look like Hell" et autres
réjouissances telles que "You Know You
Make Me Wanna Hate You". Exorcisme
donc. Mais ni révulsé, ni convulsionné, ni
gueulard. Un sain crachat au monde jeté par
l’artifice de la musique. Elizabeth affirme même
à l’instar d’un Daniel Johnston par
exemple, que la musique est sa cure pour
s’extraire des troubles mentaux.
Mélange de noisy rock à guitare et de folk
imprégné de douleur, les 9 titres de l’album
The Exorcist sont une collection de
chansons faisant la part belle au trio Guitare
distordue, batterie, basse et quelques
incursions timides d’un clavier version
glockenspiel. Les premiers titres dégagent une
forte énergie, que l’on doit sans doute au
son de la guitare qui rappelle étrangement les
sonorités punks des Sex Pistols passé
au crible d’une production qui en arrondit la
sonorité incisive. Les quatre premiers titres
retiennent l’attention. Pas que l’originalité
ou la nouveauté en soient les arguments
majeurs, mais la voix presque enfantine et
plaintive d’Elizabeth intrigue et
convient bien au format de ces rock songs
presque pop, en vaguelettes. Dès le 5ème
titre pourtant, la recette a des airs de trop
cuit, et à force de répéter encore et encore
le même principe, on esquisserait presque un bâillement,
ne serait le respect qu’on a pour tous les
musiciens du monde.
Alors ? On aime on aime pas ?
Difficile à dire. Le style rock + voix de fille
est des plus engageant. La sincérité de la
performeuse, indéniable. En général, on se
pique d’apprécier ce genre de musique.
Pourtant… Pourtant quand à la moitié de
l’album, on sait déjà que l’album ne
reviendra plus jamais sur notre platine, en général
c’est le signe d’un album qui manque ses
objectifs, ou d’un album « for fans only ».
C’est dans cette seconde catégorie qu’on
range The exorcist, avec une mention spéciale
pour le You Know You Make Me Wanna Hate You cité
plus haut qui résume en un titre efficace,
toutes les promesses que ne parvient pas à
tenir The Exorcist. Dommage.
Denis
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