My concubine
- La tangente
1/2
happyhome
records/Underprod – 2004
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Assurément,
le groupe parisien (en partie exilé en Albion) qui nous
gratifie ici "d’un album inclassable à la gloire
des losers et des écorchés",
admire et respecte les glorieuses sixties made in
France. Car plonger dans l’univers de My Concubine c’est
avant tout vénérer et revenir à la source
d’inspiration des chanteurs à texte ou des
murmurantes icônes qui emballent la chanson française
indé depuis déjà quelques années. On songe, c’est
obligé, aux films de Lautner, aux trognes de Gabin
et autres Dany Carrell...
Assumant son côté "artiste", le groupe nous
envoie visiter son univers filmique évoqué en abîme
dans la dénomination de certaines compositions ou dans
les évocations de certains titres. Une pellicule
musicale où viennent s’imprimer de-ci de-là quelques
discrètes et charmantes touches de violon romantique,
percus... Un univers fait
aussi et surtout d’une guitare rock abreuvé à
la pop française des années 60 –dont la sonorité mélodique
n’aurait pourtant curieusement pas dépareillé en
face b du très vieux M des Cure, au
tournant des années
80- produits comme avec de bons vieux amplis à lampe,
derrière la vitre des désuets studios
d’enregistrement.
Un studio aux lattis de bois, où règne en maître le
fantôme de Gainsbourg. Mais une référence à
saint Serge utilisée à contre-emploi du triste
et précieux Biolay (pour n’en citer qu’un).
Si ce dernier et de nombreux autres indés français
contemporains en ont retenu la portée poétique, la
capacité à transformer toute mélodie en bijou et la
qualité dans l’agencement des textes… My
concubine se rappelle dans ses influences, que Serge
Gainsbourg était aussi un fabuleux " faiseur"
de pop-songs entraînantes et de variété un peu kitsch
notamment dans la série de ses duos féminins. Une
qualité de l’illustre aîné que My Concubine
entend s’approprier, en la mêlant au son de sa
guitare qui hésite entre plusieurs décennies et en
recourrant de manière enjouée au monde des éternels
perdants.
Un
numéro de voltige entre variété française souriante
(du temps où le mot n’était pas synonyme de
sous-merde pour top 50), textes ciselés (simples mais
carrément bien torchés) et mélancolie des sans gloire
(que ne renierait pas Christophe Miossec).
Un bon moment de "divertissement musical en français"…
sans quête de la souffrance ou du verbe qui ne
parle qu’au cerveau d’intellos ampoulés. C’est
assez rare dans le paysage musical francophone "à
textes", pour être souligné. Un album filmique
plein d’admiration pour les maîtres du genre.
Une admiration vocale aussi qui, et c’est le seul gros
bémol à notre plaisir d’écoute, se complait dans un
certain maniérisme et une tentative un peu trop appuyée
de "chanter comme Serge" (ou Alain
Souchon des fois... si si !!). Un déplaisir
qui nous détourne parfois à tort de la faconde mélodique
et de l’écoute des paroles tristes-mais-gaies. Eric
Falce en ferait un peu moins que la tangente
se serait hissé au rang de mes albums de chevet en cet
été 2004.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Comme
Knox Johnston
02. Les numéros de beaux salauds
03. La tangente
04. Les
sorcières de Salem
05. Divin
loser
06. Perdus en hiver
07. Ecoloving système
08. Le hasard et la nécessité
09. Ex-hippie
10. A vif
11. Maudit petit ange
Durée :
36’ 49’’
Date
de sortie : Mars 2004
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Liens :
le
site du label
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