Motenai
c’est avant tout le projet d’un seul homme et de son
ordinateur. Baptiste Lebreton, (puisque c’est
son nom) compose
depuis 2000 des chansons électroniques et sans paroles
inspirées par Tujiko Niroko, Lali Puna ou
Nobukazu Takeruma. Samplant tout ce qui lui tombe
sous la main, des bruits aussi divers que variés tels
que des pots de confitures, un sac plastique ou encore
un jeu de mikado, Baptiste les triturent et les
incluent dans sa musique en les enrobant de douces et délicates
mélodies composées à partir de divers synthés.
My Wedding Alone
est
donc le résultat de ce travail de petit artisan sonore
paru sur le label effervescence, label
qui nous avait
offert l’album de Stuntman5 bretzel
arabesque il y a quelques mois.
Proche
de nombreuses formations jouant une musique électronica
intimiste aux allures innocentes et teintée de mélancolie
(Domotic, Montag, Melodium...) Motenai
nous
plonge dans son univers personnel et feutré grâce à
des compositions légères qui se distinguent par leur
capacité à émouvoir avec rien. On s’imagine alors,
derrière les carreaux, regardant la neige tomber au
dehors par un jour d’hiver dans une campagne profonde
ou pas une voiture ne viendra fouler, durant des jours,
le tapis blanc qui recouvre le sol progressivement.
Accompagné, par moment, d’une guitare, et de ses
synthés légers, Motenai
explore sans cesse le
monde qui l’entoure et s’imprègne des sources
sonores ambiantes pour mieux les restituer à travers
des arrangements malins, autour de mélodies délicates
et soyeuses.
Sans
chercher à épater, en travaillant son art avec
modestie et simplicité, Motenai
réussit le pari
de concevoir une musique exigeante, parfois curieuse
mais sans tomber volontairement dans l’expérimentation
franche et radicale.
Ainsi
My Wedding Alone parviendra, sans nul doute, à séduire
bien des amateurs de musique désireux d’écouter
quelque chose d’harmonieux empli de mélodies éthérées
avec en point d’orgue, l’exigence de découvrir
quelque chose de frais qui sort un peu des sentiers
battus.
Benoît
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