First floor power
- Nerves
1/2
Telescopic/Discograph
- 2005
|
|
|
|
Bienvenue dans le monde de la pop suédoise qui traverse
les frontières. 1997. Aucun chroniqueur musical ne
parle encore de rock garage et de tournant musclé de la
mode musicale. Dans ce contexte, où les noms comme Pavement
ou Blur font encore partie des fleurons d’un
genre mêlant pop et rock qui termine sa longue heure de
gloire, First floor power fait ses débuts à
Malmö, enchaînant festivals indépendant et scènes
ouvertes dans une pizzeria. En 1999, fruit de leur
travail et d’un certain buzz local, FFP est
enfin signé pour un single. La même année voit le
groupe, régional de l’étape,
faire la première partie d’un Pavement
à Stockholm. Le groupe croît. Son retentissement
aussi. Le premier album paraît en 2001 : There
is hope et voit le groupe lancer comme un leitmotive
pour son avenir. L’album reçoit un retour presse
mitigé, très blanc ou dressant un tableau plutôt
sombre (le siècle a tourné, et l’heure est désormais
au musclage électrique des compositions et au crachat
sur tout ce qui de près ou de loin fit le bonheur de ce
genre qu’on qualifia un temps brit pop). Un retour qui
n’entame pas le courage et la détermination de FFP.
2003. Nerves est en cogitation dans les
studios scandinaves de Stockholm et FFP y jouit
d’une belle réputation, qui leur permet enfin une
diffusion en France. Voilà pour la bio.
Musicalement, la pop/rock aussi simple que possible a
quelque chose d’anachronique. Non, pas cet
anachronisme porté au pinacle par les formations du
jour, rejeton du rock ‘70s ou digne fils de la famille
new wave… Non. Anachronique, parce qu’elle contient
suffisamment de mimiques et de tics (pas les pires
d’ailleurs) qui, lors d’un blind-test placeraient FFP
parmi les formations issues au milieu des 90’s. Des petites mélodies sucrées, mais pas confites façon
60’s, des petits morceaux de petits plaisirs du
quotidien, encore accentuées par le ping pong voix
masculine voix féminine ; un piano qui plaque une
rythmique ou Telecaster en légère disto, pour soutenir
une certaine puissance à des mélodies qui sans eux
deviendraient mièvres. Puis, un souvenir semblant
encore assez proche d’une vague de rock plus musclé
qui a réussi la gageure de plaquer des mélodies
imparables sur un jeu de guitare bodybuildé et joué
comme si c’était la dernière heure qu’il restait
à vivre et qu’il convenait d’en profiter :
mais si… un peu comme seuls les Pixies ou Nirvana
arrivaient à le faire….
Bref. First floor Power, c’est le condensé de
mélodies faciles à la Pixies, la noirceur
d’un the Auteurs, la pop fémine du Lush
époque Lovelife, et le fendard pseudo
intellectualisé d’un Pavement ou d’un
Supergrass (mais sans le jeu de
guitares des derniers) lâché par la DeLorean
spatio-temporelle du Doc, en plein milieu d’une époque
qui essaie justement de se démarquer de ces grands frères.
C’est tout ça… avec un dandysme classieux, et une
production hyper fine (si si genre mèche gominée sur
le front) dont seules sont capables les formations
scandinaves. Un mélange sympathique et frais, mais pas
dénué d’âme.
Ben l’air de rien pour qui a vécu ses classes
musicales quelque part au milieu des années 90, FFP
apporte un brin de nostalgie qui rappelle que le temps
passe inexorablement, emportant avec lui la spontanéité
et le style propre à une époque : la fin de
l’adolescence et l’entrée timide dans l’âge
adulte.
Denis
Verloes
Tracklist :
01.
Blanket sky
02.
Happy endings
03.
Uprising
04.
Take your pants off
05.
When anything could happen
06.
Hanging outside my window, looking down
07.
Street fighting
08.
Eat the rich
09.
How I lost my juvenile smile
10.
The dream
11.
Sunny day revisited
Durée
: 42’14
Date
de sortie :14
février 2005
>
Réagir
sur le forum musique
Plus+
www.firstfloorpower.com
www.telescopic.fr
|