Bed
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New lines
Ici d’ailleurs/Discograph
[4.0]
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On était restés scotchés par Spacebox,
précédent opus du groupe, pour sa capacité presque
post rock à étirer des mélodies intimes mais non
soporifiques au fil de plages douces amères, sombres et
vaporeuses, indirectement ou non inspirées de Robert
Wyatt et Mark
Hollis. Une démonstration
qu’une première partie de Calexico
à l’Olympia venait confirmer de son live fragile, et
nous de respecter cette nouvelle façon « à la
française » d’aborder ce qu’on appelait
encore post-rock, en y insufflant la proximité et une
certaine idée de la pop music.
Il aura fallu plusieurs écoutes, dont plusieurs au
casque - un conseil avisé pour ne pas perdre une miette
de la production- de New
Lines, nouvel album de
la clique à Benoît
Burello, pour réellement
parvenir à rentrer dans l’univers de l’album,
s’en imprégner et finalement admirer la nouvelle
livraison. C’est que la formation s’affranchit des
plafonds bas et du côté intime (musique de chambre ?
Jeu de mot facile !) pour lorgner du côté de la
pop classe et des déconstructions sonores qu’on ne
trouve d’un côté du spectre que chez Sea
and Cake, et de
l’autre, chez Sonic
Youth… Tiens mais
c’est exactement la définition qu’on aurait aimer
donner du dernier
Deus si pocket
revolution
avait été un album plus réussi, plus efficace,
plus personnel. Post
pop ne manqueront pas de citer certaines sources avides
de nouveaux genres.
Bed
multiplie les perles pop, mais avant de les délivrer
à l’auditeur, les membres du groupes se refilent ces
bébés mélodiques, et chacun se met à déconstruire,
tirer la couverture à soi ; avec mention spéciale
à cet exercice pour Newsprint
et pour les parties de batterie qui donnent ici un réel
rythme à l’album en plus de conforter leur existence
propre au fil des titres. De ce jeu
intellectuel/musical, on loue la capacité à proposer
un rock/pop intelligent, plein de guitares amplifiées,
un peu synthétique ou clinique certes, mais carrément
efficace et pourtant charmant. Une musique moderne
sobre, qui a appris de ses atmosphères précédentes
mais a décidé d’ouvrir portes et fenêtres pour
agrandir sa ligne d’horizon. Une musique qui se sert
de sa production pour réellement exister et donner
toute la mesure de son ambition.
Ca y est Bed
est vraiment prêt maintenant, pour se défendre sans
rougir au coude à coude avec les formations
internationales qui officient dans des univers parallèles.
Avec l’avantage, pour la formation en partie
parisienne, de proposer un univers riche mais simple qui
a l’allant et donne envie d’aller le visiter. Et la
capacité pédagogique de prendre l’auditeur par la
main au fil de
la visite. Une
réussite de l’automne 2005.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Newsprint
02.
Midsummer Night Song
03. A
New Start
04.
Satellites
05.
Into The Void
06.
This Is Where We Are
07.
Memories Of You
08.
Love In The West
09.
Eyelid And
Makeup
Durée
: 46'03
Date
de sortie : 17/10/2005
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