Rondo Brothers
- No time left on earth
Coup de
grace/Chronowax
- 2005
[3.5]
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Rondo Brothers
est né, dans les ultimes retranchements des années 90,
de la rencontre de Jim Greer et Brandon
Arnovick, plus connus sur la scène musicale de San
Francisco que par nos contrées européennes.
Pour spécifier le spectre de leur influence sur
le métier, disons qu’ils faisaient tous deux partie
du carnet d’adresses sans doute bien rempli, du
producteur Dan the Automator, bien avant de
s’atteler à l’écriture de No time left on earth.
Une connaissance qui ouvre aux deux hommes la voie de la
composition de musiques pour les spots publicitaires
d’enseignes américaines bien connues ; et de
score pour la Lucasfilm. En 2004, Daryl Palumbo,
leader de Glassjaw, rejoint les deux hommes en
studio pour la création du premier album de Rondo
Brothers.
Musicalement ce premier album semble étayer, dans le
domaine de la musique, la théorie défendue en paléontologie,
entre autres par le scientifique Yves Coppens. En
Musique comme en développement de l’espèce humaine,
l’évolution ne semble plus linéaire, mais bien
« buissonnante », comme autant de branches
élevées vers le futur. Une évolution qui génère
autant de rejetons qu’il y a de ramification aux
branches de l’arbre. Et les Rondo Brothers se
retrouvent dans le feuillage d’une branche qui
n’avait pas crû énormément depuis le milieu des années
90. Emergence depuis un tronc de musique Pop, quelque
part s’est formé une fourche végétale qui d’un côté
s’est nourrie de sève blues et de funk, pour donner
le remuant G Love. L’autre côté de la fourche
donnait naissance, par exemple au Mutations de Beck.
Et plus loin, dans la cime de cet ondoiement végétal
beckien, on trouvait des rejetons aussi improbables que
le just a place in the sun de Roudoudou. Aucune
de ces deux branches ne semblait plus croître depuis,
l’arbre musical ayant utilisé ailleurs sa sève. Rondo
Brothers profite d’on ne sait quel engrais, et
bouture du côté des mêmes branchages. Excroissance de
la déviation G love, ils en récupèrent le
blues funk sautillant et jouissif. Ils y font pénétrer
l’arrangement électronique et le flow presque rap,
sur certains titres. Suivant une évolution parallèle,
ils intègrent une part d’exotisme ensoleillé
(exploité électroniquement par le chaînon voisin :
roudoudou) à base de lap steel, de xylophone, de
ukulele et de bottleneck slide guitar et quelques
arrangements électro féminine bien dans la lignée des
différentes évolutions musicales du siècle.
Le résultat est riche de quelques singles percutants et
imparables : aquarium dreams, hey stewardess,
pineapple wine ; d’une atmosphère qui mélange
exotisme et charme suranné ; et de quelques
longueurs, essentiellement dans les derniers titres plus
électro et plus féminins (sacrifice ntt) qui ne
font pas avancer le schmilblick d’un iota sans pour
autant arriver à gâcher vraiment l’ensemble. Un
excroissance végétale qu’on avait, de fait, un peu
oublié. Et qui revient titiller nos oreilles avec le
plaisir des couleurs chatoyantes et des parfums d’été
sous les feuillages.
Denis
verloes
Tracklist
01.
Intro
02.
Aquarium dreams
03.
The war chant
04.
Introducing…
05.
King Kamehameha
06.
Walk on fire
07.
Ghost story part I
08.
Hey stewardess
09.
pineapple wine
10.
stereo pirate
11.
Interlude
12.
paradise cove
13.
sacrifice
14.
take me back
15.
Evening to remember
16.
ukulele poo-poo platter
17.
Whispering reef
18.
Ghost story part II
Durée
: 51'59
Date
de sortie : 7
mars 2005
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