L2W,
comprenez Laurent de Wilde, est un musicien
compositeur qui marie jazz et musique électronique
avec bonheur depuis quelques temps, grâce
à des albums tels que time 4 change ou
encore Stories.
Avec
d’autres musiciens tels que Bugge Wesseltoft's
ou Nils Petter Molvaer, il a réussi, au cours
des dernières années, à faire sauter quelques barrières
en matière de représentations musicales, notamment
en faisant prouvant qu'il était possible d'utiliser
les machines dans le jazz sans le dénaturer.
Avec
Organics il va plus loin encore. D’abord
composées pour une soirée « jazz expérimental »
au batofar à Paris en avril 2003, les compostions
d’Organics ne voient pas le jour tout de
suite sur disque. Elles sont laissées au repos
quelques mois (le temps de la tournée Stories)
puis sont retravaillées bien plus tard en studio
(juin 2004) pour enfin sortir aujourd’hui.
Le
résultat donne un disque étrange, aux sonorités numériques
évidentes dans lequel L2W à laissé
la place à beaucoup de liberté et de fraîcheur. Même
si l’ossature et la démarche reste évidemment
jazz, la part offerte aux sonorités numériques prend
ici une place encore plus importante mais s’inscrit
pleinement dans l’organisation voulue par de
Wilde. Et ça fonctionne plutôt bien, en témoigne
la reprise très libre du superbe Summertime de
Gershwin.
Entouré
de Gael Horellou, Philippe Bussonnet
(ex-MAGMA) et de Yoann Sera, Laurent de
Wilde livre un disque ouvert (du dub à la
drum’n’bass) aux arrangements surprenants et
inventifs, jouant des machines comme jamais, pour
donner au final un disque plutôt riche et varié qui
continuera de rapprocher DJs et jazzmen un peu plus
encore.