L’australien
John Mac Caffrey était déjà de la partie
lorsque le label Moteer a ouvert les hostilités
il y a 3 ans avec le duo Clickits. Un album et un
maxi plus tard, c’est sans son compagnon et dissimulé
derrière le pseudo Part timer qu’il revient à
des sources chères au label. Comme ses patrons (The
remote viewer) et ses brillants collègues (Clickits,
Manyfingers et The boats), Part timer
est un véritable artisan de la fragilité, un faiseur
de mélodies contemplatives à cheval entre rupture et
évaporation.
Sur
moins de 40 minutes, il enfile des perles d’électronica
délicate et touchante, hautement acoustique,
majoritairement faites de boucles de guitares
acoustiques et de banjo lo-fi, d’effleurements électroniques
bucoliques, de parasites imparfaits et craquements
vinyliques nostalgiques, de fines rythmiques truffées
de bruits organiques, se déployant tels des mécanismes
d’horloge bancals et ivres.
Sur
les forcément magnifiques We made a big mistake
et Be (porté par un piano essoufflé), c’est
sans surprise que l’on retrouve la voix susurrée et
diaphane de Nicola Hodgkinson, une habituée de
la clique (chanteuse d’Empress, souvent croisée
chez The remote viewer et leurs potes Hood).
Ailleurs, c’est la voix de l’invitée familiale Danielle
Mc Caffrey qui sert de substrat pour un jeu de découpage
sur un Thinking, Unthinking tout bonnement
magnifique. D’humeur plutôt rêveuse, Part timer
foule aussi des terrains à la mélancolie plus prononcée,
sur le bien nommé Sad little Dennis (où traînent
au loin trompette et accordéon) ; ou au contraire
se montre plus enjoué et exotique sur Hear…to
something, qui nous rappelle la période Pause
du prolifique Four Tet.
Touchant
à l’intime, résolument fanée et poussiéreuse, la
musique de Part Timer s’adresse aux âmes
nostalgiques et rêveuses. Si John a choisi de
s’appeler ainsi, voulant par là-même nous faire
comprendre qu’il est travailleur à temps partiel, on
comprends mieux pourquoi les sorties Moteer se
font si rares (2 par an en moyenne), mais cela
n’explique en aucun cas pourquoi on atteint encore une
fois ces petits sommets de beauté voilée et discrète.
Sébastien
Radiguet
Tracklist
:
Unwritten
letter to no.9
We
made a big mistake
Daytona
Thinking,
unthinking
When
i’ve breathed my last (interlude)
Sad
little Dennis
It
only means
My
friend
Rain
on my window
Be
Hear...
to something
End
of the line
durée
: 37’30
sortie
: 9
octobre 2006
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