Une
chose est certaine : il n’est jamais évident de se
lancer dans la chronique de l’album qui succède à
celui qui est entré, un jour, au sommet de notre panthéon
musical annuel. Et comme il fut ainsi d’alphabetical,
précédent opus des Versaillais, du coup, on attendait
beaucoup de ce it’s
never been like that. Trop sans doute. Des attentes
irrationnelles assurément.
Le
successeur d’alphabetical
prend le contre-pied sonore de son prédécesseur. Entrés
tous ensemble dans leur studio berlinois, Phoenix
tente cette fois de jouer la carte lo-fi (façon graham Coxon
hein, c'est-à-dire un peu moins net, mais pas trop
quand même). Tout semble mixé à l’ancienne,
enregistré au micro devant l’ampli et joué avec de
bons vieux amplis à lampe. Rien à voir, en apparence,
avec l’aspect peaufiné et le travail presque clinique
du son qui caractérisait l’album. It’s never… gagne du coup en
immédiateté, mais perd en subtilité et en
finesse. Cette subtilité de petites touches, parsemées
sur un rock/pop de bon aloi, qui a permis à notre sens
au groupe de gagner, toutes proportions non gardées, le
statut de meilleur groupe français en activité.
Mais
au-delà d’une modification dans le mode de production
de l’album et une certaine perte de finesse ; la
grande efficacité de Phoenix c’est aussi, du côté de la pop, la capacité à composer
des mélodies imparables, à maîtriser le gimmick pop.
Une maestria qui transformait la formation en groupe préféré
des jeunes de 1 à 77 ans. Est-ce l’entrée en studio
sans composition préalable, à la cool, ou une démarche
assumée ici aussi visant à se démarquer du tout pour
la pop du précédent album ; toujours est-il que It’s
never been… est un album beaucoup moins immédiat.
Il faut bien plusieurs écoutes attentives pour pénétrer
dans le petit univers moins ambitieux , mais pas moins
beau loin s’en faut, étendu au fil de ce nouvel
album. Un nunivers prouvant par ailleurs que même quand
ils lèchent moins l’ensemble, Phoenix
reste un grand groupe de rock avant que de se prévaloir
du statut de pop star.
Moins
immédiat, d’apparence moins produit, moins ambitieux ;
le nouvel album de Phoenix
ne nous refait pas le braquage total réussi par alphabetical.
Et plus on l’écoute, plus on se rend compte que la démarche
du plus grand groupe de rock français en activité n’était
pas de lui donner un successeur mais de perpétuer sur
album, une certaine spontanéité et un certain plaisir
d’être ensemble, de faire de la musique et finalement
de placer un nouvel album « buissonnier »,
sans prise de tête ni prise de chou. Histoire de
montrer que même en mode « détendu », Phoenix n’a pas son pareil pour placer des rock songs de qualité,
de garder sous son aura un public déjà conquis, loin
au dessus du moindre de ses rivaux hexagonaux.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Napoleon says
02.
Consolation prizes
03.
Rally
04.
Long distance call
05.
One time too many
06.
Lost & found
07.
Courtesy laughs
08.
North
09.
Sometimes in a fall
10.
Second to none
Durée
: 37’
01
Date
de sortie
: 15/05/2006
Plus+
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Leur
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