musique

Thomas Fersen - Pièces Montées des Grands Jours 1/2

Tôt ou Tard/Warner - 203

 

 

 

    Voilà un personnage atypique de la chanson française : Thomas Fersen, le parolier fou à la voix monocorde. Après un Qu4tre (son précédent opus) vraiment parfait où un éléphant ne pouvait siroter un verre tranquillement, troublé dans ses pensées par une abeille taquine et joueuse, le grand Thomas revient avec un nouvel album, Pièces Montées des Grands Jours, lui aussi très réussi.

 

    L’ami a un don c’est sûr. On parlera de tous ces chanteurs à la petite semaine, de tous ces prétendus sauveurs de la chanson française (comme si elle avait besoin d’être sauvée). Mais ceux là ne tiennent pas la comparaison avec l’ami Fersen. Cet état de fait était clair lors de ses derniers albums mais cela devient évident avec cette nouvelle production. Qu’il parle d’un vendeur de « mules en reptile » (Le Chat Botté) et on s’imagine travailler dans ce magasin, à prendre un certain plaisir à cajoler les pieds de clientes peu farouches. Qu’il chante l’évasion de prison sur Pièces Montées des Grands Jours avec Marie Trintignant (sommet de l’album) et nous voilà parti dans un autre monde, dans un autre lieu.

 

    Thomas Fersen l’a compris : faire voyager ses contemporains ne demandent pas forcément de parler de contrées inconnus aux habitants étranges et mystérieux. Non. Evoquer de banales histoires (avec une humour toujours très ciselés) suffit. Mais en plus d’avoir compris cela, il réussit la mise en chanson de ces textes.

 

    Pièces Montées des Grands Jours est donc un album plutôt réussi, avec de grands moments (Diane de Poitiers, Le Chat Botté, Pièces Montées des Grands Jours, Borhorygmes), parfaitement dans l’esprit de Thomas Fersen. Moins délirant que Qu4tre (pas de chauve-souris amoureuse d’un parapluie ici), si ce n’est par une pochette des plus kitches, il devrait toutefois plaire aux amoureux de la bonne chanson française. J’en connais qui peuvent déjà aller se rhabiller.

 

Olivier