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Une
brune, une châtain, et une blonde platine. Toutes trois
portent la jupette pleine de pois blancs. Rose, Becki et Gwenno.
Soit la bouffée d’air frais du rock estival 2006 ou
la preuve qu’on peut venir d’une des villes les plus
hype de toute l’Angleterre, Brighton, et ne pas
s’engluer dans une nième resucée mi garage bruitiste,
mi vaporeux façon Joe
Strummer.
Accompagnées
de leurs quatre boys bien peignés : The
Cassettes – dont Monster
Bobby, guitariste et rien de moins que
l’instigateur de tout le projet -; les miss
envahissent l’espace scénique où elles dansent et
plaquent leurs trois lignes de chant sur une musique qui
doit moins aux Beatles
qu’à la pop anglo-saxonne des années ’50. Soit
juste avant que le fab four et autres Stones
ne viennent donner le mètre étalon de ce qui se fait
et de ce qui ne doit pas se faire en matière de pop
musique guitarisée. Des late 50’s dont The
Pipettes
tirent par ailleurs toute l’imagerie : le jeu scénique
des trois vocalistes, façon Ronettes,
soutenues par un backing band en retrait, battant en brêche
l’imagerie rock/pop qui veut qu’un bon groupe pop
soit le plus proche possible de « quatre garçons
dans le vent », mais aussi la fraîcheur de leur
compositions pop pleine de rigolade et de conviction
ainsi que de la
capacité à transmettre cet entrain fendard à
l’auditeur.
Car
le côté malin de The
Pipettes c’est de ne pas s’engluer dans le
revivalisme d’une époque révolue ou fantasmée.
C’est, à partir d’une imagerie figée dès
l’initiale du projet, d’arriver à en créer une
version diamétralement moderne, comme une filiation
naturelle de la pop des aînées, profitant des évolutions
naturelles de la condition féminine d’abord et du
rock en général. Ainsi au glamour un peu glacé et
sensuel des trios féminins 50’s, ThePipettes
substituent l’autonomie, les majeurs tendus bien haut
et la position de sexe dominant qu’arborent les filles
en rock depuis le milieu des années 90’s. Un côté
croqueuses de vie et d’hommes cachées sous
l’apparence de filles pas forcément sages. Question
rock, par le biais de guitares distordues,
d’arrangements rock définitifs et par le choix de
production privilégiant les aiguës (la caisse claire
sonne sale mais en avant, les guitares aussi, les voix
des filles claquant du coup comme dans les meilleurs
punks féminins des ces deux dernières décennies) The
Pipettes arrive à s’approprier une imagerie et un
mode de fonctionnement 50’s et à recracher une forme
de pop/rock fondamentalement
ancré dans son époque. Mais d’une manière
totalement unique.Un régal pour accompagner l’été
2006.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
We Are The Pipettes
02. Pull Shapes
03. Why Did You Stay ?
04. Dirty Mind
05. It Hurts To See You Dance So Well
06. Judy
07. A Winter’s Sky
08. Your Kisses Are Wasted On Me
09. Tell Me What You Want
10.
Because It’s Not Love (But It’s Still A Feeling)
11. Sex
12. One Night Stand
13. ABC
14. I Love You
Durée:
33’ 23’’
Date
de sortie: juillet 2006
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