Pleasure
- s/t
Circus/Discograph
- 2003
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Ces derniers temps, il faut bien avouer que l’electro-pop
est devenu à la mode . Aujourd’hui c’est un
genre quelque peu sur-représenté, qui possède
diverses branches plus ou moins électroniques. Quelques
groupes sont quand même arrivé à se démarquer tels Adult,
Ladytron, ou bien Buffalo Daughter, mais
c’est avant tout parce qu’ils ont réussi à intégrer
des éléments d’autres genres : de la new-wave
au rock en passant par du vocodeur nerveux. Et voici que
nous arrive Pleasure (alias Fred Ball), un
norvégien émigré à Londres, fanatique de sons synthétisés
et de mélodies électroniques aux multiples influences.
L’album éponyme de ce jeune artiste (24 ans à peine)
est d’une mixité digne d’une compilation
personnelle de ses singles préférés. Si le cd ne dure
que 38 minutes, on se retrouve face à un panel de
genres assez hétéroclite : de pop-electro à
disco psychédélique ou bien encore du rock et même du
folk, le tout teinté de mélodies synthétiques bien évidemment.
Avec tous ces mélanges on pourrait trouver cela
indigeste, bizarrement l’album garde une certaine cohérence.
Mais quel est donc le secret du petit Fred ??
Vous
n’aurez pas à chercher bien loin puisque tous les
titres de l’album sont en fait des duos! Pleasure
bénéficie en effet des guest appearances de Justine
Frischmann (ex-Elastica), Ed Harcourt
(révélation romantique de l’année 2000) ou bien Cerys
Matthews (ex-chanteuse du groupe Catatonia)
et même le magicien du synthé, le Doctor Fink
(fidèle collaborateur de Prince). Avec une telle
brochette d’invités le succès de Pleasure était
quasi-assuré.
Si on lui demande comment il a réussi à embarquer tout
ce beau monde dans son aventure, Fred répond en toute
modestie qu’il avait juste envie de faire un album
avec eux et qu’après leur avoir envoyé ses premières
ébauches sur cds, tout le monde était partant. Ainsi,
se joignent à lui Justine sur Don’t look
the other way (l’entêtant premier single de
l’album), puis Ed au chant et au moog sur From
the country to the city (très beau morceau), Cerys
sur le titre Stories (un des meilleurs titres du
cd, sur lequel chante d’ailleurs sa mère, tandis que
sa grand-mère lit un poème). Quelques-uns de ses amis
artistes participent également à cet album comme
la chanteuse Heidrun Bjornsdottir (du groupe Gloss)
sur le déluré Sensitivity et aussi sur All I
want (très Kylie Minoguesque), le graphiste Matt
Maitland (au chant sur un Disco Doctor très
daft-punkien) et sa petite amie Jaja (la très
jolie voix française de Memory),
l’artiste australien Royce (sur l’aérien I’m
confused) qui a enregistré et envoyé ses vocalises
à Fred Ball via Internet. L’album se clos sur
le solo cosmique du
Doctor Fink sur The Visionnary .
Si
Fred Ball avoue vouer un culte à des artistes comme Michael
Jackson ou bien Rick Wakeman (du groupe Yes)
et avoir été influencé par les ténors du rock
progressif tels Van Der Graf Generator, ELO
ou bien The Residents, l’album lui, semble à
mille lieux de tout ça (tout du moins en apparence).
Pleasure
n’apporte certes rien de bien nouveau mais ne va pas,
non plus, jusqu’à enfoncer des portes ouvertes. Le cd
grouille en effet de bonnes idées et de trouvailles en
tous genres, et le choix des invités y est pour
beaucoup. Motivé et ingénieux comme se révèle ce
petit norvégien, nul doute qu’il faudra suivre Pleasure
de près pour la suite de ses aventures popeuses (Tim
Holmes de Death In Vegas est même pressenti
pour des remixes futures). L’album est donc à
conseiller à ceux qui aiment la simplicité et
l’efficacité d’une pop-electro vitaminée ajoutée
à des refrains bien écrits. Une compilation de petits
morceaux qui font, il faut bien le dire, très plaisir.
Alice
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