Pascal
Comelade - Psycotic Music'hall
Delabel/Virgin
- 2002
Alors quoi de neuf sous le soleil des Pyrénées Orientales
? Que du vieux. Et comme c’est dans les vieux pots
qu’on fait la meilleure soupe, Pascal Comelade
ne se gène pas pour les utiliser, même si dans le cas
qui nous intéresse, les vieux instruments remplacent
les vieux pots pour une bonne soupe musicale façon
grand-mère. Car Comme tout bon artisan, Comelade a un
savoir-faire, et il le met régulièrement en pratique
pour le bonheur simple de ceux qui aiment sa musique poétique
et festive.
Psicotic Music’hall marque une sorte de retour
aux sources et à la simplicité puisque cette fois-ci
point de collaboration, point de PJ Harvey ou de Robert
Wyatt, juste un album solo (ou presque) et une
musique reconnaissable entre mille tant elle est est
l’expression
d’un homme fidèle à ses idées, à sa philosophie.
Constituée d’instruments traditionnels et
d’instruments des plus divers (fabriqués ou achetés
en magasin de jouets) la musique du catalan n’en
appelle pas moins à des influences de toutes sortes,
qui vont des Kinks contre le style (en
rotation continue sur France Inter tous les jours vers
12 h45) à la
musique manouche en passant par la musique folklorique
sans frontière.
Bref Pascal Comelade fait une musique qui rassemble, qui
invite à la fête et d’ailleurs ses prestations sur
scène en compagnie de ses amis musiciens (le général
Alcazar en tête)
en
sont une illustration parfaite.
Certes, on peut reprocher à Pascal Comelade un album trop
court et sans grande surprise. On pourra aussi regretter
qu’il ne s’aventure pas sur des terrains moins
connus et un peu plus modernes, qu’il ne tente pas des
choses qui pourraient ouvrir sa musique à de nouveaux
horizons, mais quand on connaît un peu le bonhomme on
sait que l’aventure musicale il l’a déjà tenté
d’une autre manière, dans des collaborations discrètes
pour des albums plus que confidentiels mais qui sont
finalement à l’image de ce qu’est ce musicien
atypique et réconfortant.
Benoît
|