Quand
Jack White se sent à l’étroit dans la formule
White Stripes, il commence par sortir un album
qui pousse un cran plus loin la démarche du duo: cela
s’appelle get behind me satan, et ça fait
taire ceux qui pensaient que l’avenir du groupe était
désormais scellé du côté de la redite.
Quand
Jack White se sent à l’étroit sous la forme
d’un duo, il convoque Brendan Benson et une
grande partie des Greenhornes
(Lawrence
et Keeler):
cela s’appelle The Raconteurs et ça fais éclater
le duo guitare batterie habituel de l’homme aux bandes
blanches.
Si
le groupe évolue dans un registre sonore un peu plus
large ; les démons et péchés mignon de White
réapparaissent assez rapidement. Il partage
d’ailleurs avec Benson un goût affirmé pour
les sixties d’un côté (les mélodies), le blues (les
constructions de titre où la guitare se mue parfois en
virtuose), et Led Zeppelin . Alors non, Broken
boy soldiers n’est pas un « grand »
disque. Il ne prend pas l’auditeur à revers et The
Raconteurs évolue, il est vrai dans un registre très
similaire à celui des White Stripes, avec un son
plus élargi et un batteur qui semble le petit frère de
Meg, avec des bras plus minces. Et à la première
écoute, ce « pas grand disque » lasse même
un peu.
Puis
on le ré-écoute. Et heureusement. Camouflées sous la
panoplie sonore du groupe, on avait classé un peu
rapidement les jolies mélodies cachées derrière le
son plein d’aspérités de la guitare. Et on se rend
compte que très vite finalement elles nous entrent dans
la tête. On s’amuse à repérer que la voix, un peu
haut perchée de Benson, n’est pas sans
rappeler les belles heures de la britpop (bon même si
c’est plus Cast qu’Oasis, quand même
c’est troublant). Une impression qui est confortée
par ces titres qui plongent allègrement dans la manne Kinks
et Beatles contrebalancés souvent par les
racines blues et américaines, qui (é)meuvent Jack.
Les deux obédiences se neutralisent. Et amplifient le côté
« pop sale » de l’ensemble. Qu’on se
surprend après analyse à avoir envie de réécouter
–qui peut honnêtement résister à la mélodie de steady
as she goes-
Du
coup, l’album revient et revient encore sur la
platine. Comme un bon album de rock orienté pop, les
chansons un peu faciles, un peu non divines, finissent
par s’imposer et se siffloter sans même y prêter
attention. Alors oui certes, pour une ouverture sur une
nouvelle identité, White ne s’est pas foulé.
Il n’innove ni ne se ré-invente, divisant du même
coup le landernau de la presse musicale. Pourtant. Votre
serviteur a l’habitude d’aimer se laisser piéger
par des albums d’abord facile, simples d’accès,
juste jouissifs, carrés, et bien torchés. Des albums
qui ne nécessitent en fait que peu de discussion. Juste
mettre la galette dans le lecteur, et sauter dans tous
les sens, parce que ça fait plaisir et qu’on est
persuadé que personne ne nous regarde. Pop quoi !
Et puis zut quoi, ça fait plaisir la pop non ?
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Steady As She Goes
02.
Hands
03.
Broken Boy Soldier
04.
Intimate Secretary
05.
Together
06.
Level
07.
Store Bought Bones
08.
Yellow Sun
09.
Call It A Day
10.
Blue Veins
Date
de sortie : mai 2006
Durée :
33’44
Plus+
Le
site officiel
L’espace
myspace
|