Yes
! On se doutait bien que le troisième et
dernier album en date du quintet du Brooklyn Stealing
of a nation ne pouvait que refléter une passade en
petite forme du groupe qui remit parmi les premiers en
vogue le punk dansant de ESG
ou Gang of four.
Enemies like this reprend les choses ou l’album de la notoriété,
Gotham !,
les avait laissées : l’effet de surprise en
moins, le côté rassurant en plus.
Le
principe fondateur de ce nouvel album est de coller le
plus possible au son et à l’énergie dégagée sur scène.
C’est pourquoi le groupe s’est attelé à
enregistrer d’une traite les dix chansons de l’album
sur la base d’une chanson = un jour (bon d’accord,
après les avoir composées, répétées et sélectionnées
pendant les six mois précédent), dans un studio à la
taille et aux prétentions limitées. Le second
principe, salutaire, est de s’abstraire du cul de sac
dans lequel le précédent album les avait mené, avec
le constat de manque de naturel et péché d’ambition,
puis le départ de Tommy Williams -guitariste historique- au profit de Dave
Milone. Retour aux fondamentaux de la scène et du
punk qui fait remuer les fesses, sous la houlette sonore
de Jagz Krooner dont
les plus anciens d’entre nous se rappelleront qu’il
fut à l’homme derrière les formations électroniques
Sabres of
Paradise et The
Aloof.
Le
résultat est efficace, lancé sans un temps mort, à
toute berzingue, comme si tout devait être dit - avec
montée rock et redescente dub-, en moins de quarante
cinq minutes. Tout est ici plus lumineux que le précédent
essai et, bien souvent au fil de cet album, Radio 4 vient accrocher le single radiophonique, tout en procurant
un réel plaisir d’écoute à son auditeur cf enemies
like this, gras sis greener, always a target….
Plaisir complété par une envie irrépressible de taper
du pied. Radio 4
enrichit par ailleurs son écriture, en évitant un peu
plus les slogans faciles, mais tout en continuant à
cibler sa critique gouvernementale, ou sociale
brooklynoise, ici plutôt à coup d’images et d’allégories.
Au
niveau de la production, on note aussi quelques évolutions
heureuses. La voix d’Anthony
Roman remonte plus précisément dans le mix, comme
un bon groupe de pop/rock qui se respecte. La batterie
très claire prend ses galons de machine à roulements.
La basse y groove de manière très perceptible, tandis
que le passage par
la case Krooner
semble se matérialiser par de multiples
arrangements de claviers et de bidouilles très intéressants,
mais malheureusement quasiment uniquement perceptibles
lors d’une écoute au casque, -l’autoradio de la
voiture ne réussissant quant à lui qu’à rendre la
force globale des mélodies bien troussées et sans guère
de morceaux de gras-. Si ce nouvel album ne fait plus le
braquage à main armée que réussissait Gotham !
sur un auditeur pas encore blasé, cet enemies
like this vient, quant à lui, remettre les pendules
à l’heure sur la capacité du groupe à continuer à
intéresser son public. Tout en ayant trouvé son créneau
et ne semblant plus vouloir en démordre, Radio
4 ajoute de jolies pages à son histoire, où le son
et les mélodies sont ses meilleurs alliés.
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
Enemies like this
02.
Packing things up on the scene
03.
Too much to ask for
04.
Grass is greener
05.
Everything’s in question
06.
This is not a test
07.
Ascension street
08.
(Always a) target
09.
All in control
10.
As far as the eye can see
Durée:
41’ 51’’
Date
de sortie: 15 mai 2006-09-06
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site officiel
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La
page de leur label US
Leur
page chez EMI
La
chronique de Stealing of a nation
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