musique

Ratatat - s/t  

Xl recordings/Beggars - 2004

 

 

 

    Ils sont encore jeunes, ont le cheveu long et passablement gras, comme il est de bon ton ces jours-ci. Ils ont la barbe qui pousse à peine et jouent de la guitare comme s’ils étaient nés avec. Pour compléter leur total look, ils portent les grosse Nike vintage au pied, viennent de New York et une des deux têtes pensantes du duo a été aperçue ces temps-ci, comme guitariste additionnel pour Ben Kweller…. Beuaaaaahhhh ?

 

    Ben, à vrai dire c’est dubitatif qu’on quitte l’écoute de ce disque de feu Cherry et neo-Ratatat. Car force est de constater que passé le « déjà cliché », force est de constater qu’ils ne leur manquent pas grand chose pour passer les portes de la reconnaissance méritée. Epinglé dans la déjà pléthore de formations tentant le grand écart entre rock garage et groove à faire remuer le plus frileux des popotins (Stellastarr, The Rapture, Franz Ferdinand et d’autres bien pires…) ; Ratatat part avec un avantage indéniable : Un son bien à lui, une identité sonore facilement reconnaissable.

 

    Les compositions sont en effet toutes agencées autour d’une structure mettant en avant une ligne de basse. Une ligne de basse tellement triturée avant l’amplification, que le son produit devient presque synthétique. Une basse rock/électo qui donne régulièrement la main à une guitare passée à la même moulinette;  jouée à la main d’un interprète virtuose mais sans démesure. Un son particulier, à la croisée de la techno et du rock, qui donne à l’ensemble un bizarre air d’abécédaire pop passé sous les doigts d’Aphex Twin ou Mike Paradinas. Ou inversement. Des gourous technoïdes qui se seraient amusés avec un groupe rock en déformant leur son et en ajoutant de-ci un sample de voix, de-là un break beatbox métronomique, et  des nappes de pianos ambient « à l’ancienne » partout ailleurs.

 

    On passe à un micro cheveu du groupe indispensable… Et les quatre premiers titres de l’albums sont une pure surprise. Quatre titres pour présenter le son Ratatat et les histoires que le duo tend à raconter (excellence pour le morceau d’ouverture seventeen years par exemple). Rythme, nappe, guitare au son étonnant, pop fondamentale, électro, Tout y est. … Et malheureusement… tout y est. Passée la réelle découverte du son et de la démarche spécifique du duo, en quatre titres, c’est tristement qu’on constate que la soufflé retombe, graduellement sur le reste de l’album. Le son se répète. Ce qui faisait la découverte en haut de tracklist provoque la moue de redondance sur les derniers titres pourtant peu déméritants. Dommage. On finit par se lasser du son guitare+Bontempi qui n’est jamais plus soutenu par aucune composition qui relève l’intérêt ni ne relance l’attention de l’auditeur. Plus l’album avance et moins on a envie d’y passer du temps. Regrets. Et le chroniqueur de se dire qu’avec pareil son, il ne manque plus guère qu’un tube et quelques bons titres outsiders, pour que le deuxième album du duo propulse les deux New-Yorkais sous les sunlights du respect indé. Deux étoiles et demi, ou trois… tout dépend de la résistance de l’auditeur.

 

Denis