Copyshop
- Reproduction
Black
jack/Discograph – 2004
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Derrière le nom de Copyshop, officient le
Marseillais Fred Berthet des Troublemakers
et Arnaud Pilard en vacances de son projet Geisha.
En plein boom « fashionista » du retour aux
années 80 –ça c’est sur, de la veste badgée à la
new-wave en passant par les couleurs fluo et Kraftwerk…
on va en manger dans les mois qui viennent-, les deux
hommes ont décidé de ressortir du vieux matériel de
dessous la poussière.
De bons vieux synthétiseurs aux sons organiques, en un
mélange synthétique de beats pré-techno, de groove
robotique, de sonorités froides comme pas deux.
Une série de nappes soniques au séquenceur
rouillé de n’avoir pas servi et d’arpèges bouclés,
agrémentés d’un couple illégitime voix féminine/vocoder.
Le résultat est une électro pop de qualité destinée
à faire remuer les auditeurs en approche de la
trentaine. Kraftwerk, Depeche Mode, New
Order, (les titres mélancoliques du groupe), LFO,
Future Sound of London… et Moroder
sont dans le viseur d’un Copyshop au ratissage
avoué plutôt large. On ne cherche à satisfaire ici
aucun fan de techno pointue, aucun pontife du son mécanique.
On vise tout le monde. Les ambiances minimales de la
techno des premiers
jours sont mélangées aux capacités pop de New
order ou Depeche mode etc. Les nostalgiques y
trouveront leur compte. Et parce que le duo ne cherche
pas le passéisme à tout prix, ils insèrent à ces éléments
de base quelques tentatives de groove et dance façon
house française du 21e siècle.
Le disque évolue entre plages à écouter dans son
salon en « before » ou « after »
façon down et mid
tempo, et quelques titres orientés dancefloors
tranquilles: le litanique me, myself I en
ouverture, la femme mécanique ou
coq fashion.
Un
disque bien sous tout rapport, à la production ciselée,
qui peut rester à portée de platine tant on sait
qu’on y trouvera de quoi animer sympathiquement ce qui
se passera entre 20h00 et 16h00 la nuit du samedi au
dimanche. Pratique. A ce titre il vaut bien ses trois étoiles.
Plus objectivement pourtant, entre Southsoniks, Agoria,
Lee Van Dowski et les autres, il est difficile de préciser
en quoi Copyshop apporterait, même à force de
machines en provenance du bon vieux temps et de
rythmiques de naguère, quoi que ce soit de neuf. Rien
de nouveau par rapport à ce qui fut, et à par rapport
à tout une démarche de « relecture en avant »
entamée depuis quelque mois par ce que l’électro
française compte d’éléments intéressants.
A ce titre le disque de Copyshop est la
version « prêt à porter » de ce qui apparaît
comme une tendance (du sud de la France ?) de la
haute couture électronique. Efficace, bien coupé,
emmanchures larges, sans grand risque. D’où l’hésitation
dans la course aux étoiles, et l’intuition que
l’album qui hante régulièrement notre platine ces
derniers jours, ne restera pas au panthéon des disques
du siècle. Mais après tout, est-ce que c’est ce
qu’on attend de tous les disques qu’on écoute ?
Denis
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