Yann
Tiersen - Les
retrouvailles
Labels/EMI
[4.5]
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A parler franchement, on avait classé un peu rapidement
Yann Tiersen
au rayon pertes et profits de la branche indée
de notre panthéon musical. Après un novateur le
phare est venu le temps des Amélipoulinades
et on a usé à en vomir presque, l’accordéon
guinguette et les violons passéistes de cette valse
musette matraquée à tout bout de champs. On s’était
persuadé du bien fondé de nos persiflages, quand est
apparue
la BO
de Goodbye
Lenin ! qui
répliquait la formule en accroissant le nombre
d’instruments conviés au grand orchestre.
Est-ce que Tiersen
s’est auto-fatigué ?
Toujours est-il que les
retrouvailles portent bien leur nom et que le Breton
s’échappe dès le premier titre de son rôle peu
enviable de numéro 1 devant Clayderman
des hits d’ascenceur. On
vanne, on vanne. De ses deux albums précédents, il ne
garde qu’une grandiloquence et une ampleur de son qui
conviennent pourtant parfaitement au choix des multiples
instruments classiques dont use le musicien et à la réverb’
qui donne une certaine mélancolie romantique à
l’ensemble. Les
retrouvailles renouent avec une facilité de Tiersen
à travailler à la mode « pop » des titres
qui auraient ailleurs pris le chemin de la musique
classique. Le piano, poète maudit, y tient le haut du
pavé (à queue, clavecin…). Les cordes viennent jouer
les demoiselles d’honneur et les solistes inspirés.
Les cordes pincées : guitares électriques, banjo,
balalaïka (?) les bad
boys en veste de cuir. La basse apporte sa pertinence
rythmique mal dégrossie, et même un accordéon –resté
ailleurs bien sagement dans les bras de la mère
Poulain- vient ici faire une ironique incursion,
prouvant que même en valse Tiersen
est capable de ne plus se répéter. Respect.
Question
paroles, car oui Les
retrouvailles brillent ici aussi par un retour / une
arrivée des paroles prégnantes dans la structure mélodique,
Yann Tiersen
se pique de piocher dans le haut du panier littéraire.
Et pour faire taire définitivement tout début de
critique, il se fait seconder par quelques « petits
jeunes qui débutent » aussi inconnus que Stuart
Staples (Tindersticks),
Liz
Frazer (Cocteau Twins),
ou encore Jane
Birkin, Christophe Miossec
et Dominique
A.
Le risque, avec un
album qui tente de damer le pion des médisants sur tous
les fronts, eut été de se prendre les pieds dans le
tapis ou de fournir un album mégalomane mais creux.
Au
contraire, Tiersen
sort de l’exercice grandi, comme l’auditeur quitte
l’album réjoui et révérencieux. Il réussit sans
doute un des plus beaux disque
pop français de l’année. Le chroniqueur, conquis,
s’incline.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Western
02. Kala
03. Loin Des Villes
04. La Veillée
05. Plus D'Hiver
06. A Ceux Qui Sont Malades Par Mer Calme
07. A Secret Place
08. Le Matin
09. Les Enfants
10. Le Jour De L'Ouverture
11. La Boulange
12. La Plage
13. Mary
14. 7:Pm
15. Les Retrouvailles
16. La Jetée
17. Le Train (Film D'Animation)
Durée
:
43’
05’’
Date
de sortie : 23/05/2005
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Yann
Tiersen chez Labels
(extraits en écoute)
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LA TRAVERSEE'
sorti le12/07/2005 (Labels/labels) : DVD qui
retrace l’enregistrement.
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