Franck
Popp Ensemble - Ride on
La
baleine - 2003
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Retour dans le bacs de cet album qui avait bénéficié
jusque là d’une diffusion des plus confidentielles.
Le cousin germain Frank Popp revient hanter nos
platines CD avec un Ride on ! jouisseur et
jouissif, un brin kitsch et rebelle, emmené à la
vitesse du chopper en page de garde.
Pour définir l’album, pour une fois, le jeu des
comparaisons peut nous être utile. Imaginons un album
qui réunisse la parodie narquoise, kitsch mais plutôt
réussie, de Mike Flower Pop à la grande époque
médiatique du Wonderwall d’Oasis . C’est
à dire un album qui met à jour les grandes lignes de
construction de chansons pop/rock
ou d’un style en vogue, et qui détourne
habilement les canons du genre vers les limites du
pastiche ; là où on hésite à savoir si le
parodieur est encore vraiment drôle ou s’il trouve
son travail tellement digne d’intérêt qu’il
commence à se prendre au sérieux.
C’est
le cas d’école de cet album et de ses deux « hymnes »
énergiques de pop décalée, parus d’ailleurs précédemment
en EP vitrine du groupe: The Catwalk et Hip
teens. La section rythmique
aurait fait les beaux jours de la série Amicalement
votre et les deux voix, masculines et féminines
usent d’inflexions de voix 70’s bubble-gum et
abusent de guitare en roue libre filtrée pour des
titres dont la mélodie se fredonne sans peine.
Etonnamment on est prêt à en redemander… Et on en a
pour son argent tous les titres de l’album sont
construits sur le même processus.
Mais ce ne serait pas encore suffisant pour décrire
tout à fait Ride on ! Et remettons-nous à
comparer. Rappelez-vous des festifs Pizzicato Five et
comment ces Japonais sautillants parvenaient en
triturant leurs samplers et boutonnant leur laptops, à
produire une électro-dance rose fluo, un peu nunuche
mais franchement entraînante. Car Frank Popp parsème
ses compositions déjà bien « typées » ,
de ces mêmes éléments, de ces gimmicks électroniques.
Ils rendent guillerette la moindre construction pop et
accentuent la grandiloquence du propos ou la portée de
ce qui ressemble à une parodie, à la couleur d’une
parodie…
Il subsiste toujours l’affreux doute : et
si ces gars là se prenaient au sérieux ? Les mélodies
comiques et les arrangements rétro sont-ils à prendre
sans sourire ?
Au final un album festif et énergique, mélange de
genres rock et électro, et toujours très pop. Une pop
enlevée, toute guitares dehors, en mode grand son. Une
pop astucieuse mêlée d’électronica qui ne
renouvelle aucun des genres qu’elle s’approprie.
Alors ?
Alors si la démarche est de mettre la bonne humeur sur
le visage de l’auditeur, le paris et réussi sans trop
de problème car, le sourire reste en permanence sur les
lèvres, entre les deux oreillettes du casque. Les
singles sont habilement disposés pour revenir lever
l’attention parfois descendante. Si par contre le
groupe est véritablement sérieux… On reprochera la
grandiloquence pompière de certains sons et on
regrettera que ces gars là n’aient pas un poil plus
d’humour.
Denis
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