Rhesus
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Sad
disco
Pias
[3.5]
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Depuis 2001, on entend de ci de là parler de ce trio
grenoblois: Aurélien
(voix et guitare), Laura (basse/voix) et Simon
(batterie). Et plus encore, depuis qu’ils ont remporté
le concours CQFD sous l’égides des Inrockuptibles.
Concours qui, pour rappel, a aussi permis à Syd
Matters de sortir de l’anonymat relatif. Sous l’égide
du magazine le plus connu de France, le trio sort
automne 2005 un premier opus sad disco suite à
un couple de EP précédemment diffusé dans le
landernau, et d’une réputation crûe au buzz.
Sad
Disco témoigne
de plusieurs démons qui semblent alimenter
l’imaginaire, volontaire ou non, du groupe. Les Cure
d’abord. Difficile de ne pas noter au long de cet
album des parallèles qui tiennent de l’évidence. La
faconde mélodique et la capacité à pondre de petites
ritournelles pop d’abord. Bien malaisé de ne pas
citer la comparaison avec les singles de head
on the door
ou Kiss
me Kiss me Kiss me. Tandis
que le jeu de guitare enrichi à l’électricité et la
façon de traiter le delay + seconde voix sous le lead,
rappellent quant à eux l’époque Wish
des corbeaux échevelés. Une filiation de bon aloi
(pour la presse et les ventes), à l’heure où un pan
entier de la musique anglo-saxonne semble se rappeler
les bons services musicaux de Robert Smith et ose
enfin s’en revendiquer.
Mais
il y a un surcroît de douceur dans les compositions de Rhesus.
Une douceur qui confine à la mélancolie, qu’elle
picore sans s’y vautrer réellement. Un velours qui
trouve écho dans le répondant masculin/ féminin des
voix anglaises de Laura et Aurélien au
fil de l’album. On rappelle à la barre des
comparaisons, -dans ces jeux de rebond à coup de pop à
hymnes bien torchés mélangés au doux spleen-, les mésestimés
Catchers (en berne depuis 1998), tant les duos de
voix de Rhesus présentent de similitudes avec le
duo disparu.
En
mélangeant la facilité pop des Cure à la mélancolie
ouatée en demi teinte, Rhesus réussit au final
un album efficace, radiophonique et dans l’air du
temps. Un album qui n’étonne, ne détonne ni ne
retourne, mais s’inscrit avec brio dans le paysage
musical européen de cette dernière partie de 2005.
Cadrant parfaitement avec le climat d’été indien qui
accueille octobre et sa sortie. On oublierait presque de
noter, et c’est l’apanage de certains « grands »,
que l’album est l’œuvre d’un trio français et
non pas né quelque part sur les rives de la Tamise.
Oubli qui, au vu des rares Français (M83, Phoenix)
qui peuvent se targuer de cet éloge, augure peut-être
d’un avenir radieux pour un groupe en construction.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Bikini test
02.
Just let go
03.
Sad Disco
04.
Sorry for this
05.
Daylight
06.
You and me
07.
Afternoon
08.
The actress
09.
Back in town
10.
Get over it
11.
Anytime
12.
Talk talk talk
Durée
: 40’ 57’’
Date
de sortie : 17 octobre 2005
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