Auteur d’un
premier album – No one is really beautiful –
parfait en 1999 (qui avait connu à l’époque un beau
succès d’estime, grâce à certaines critiques élogieuses
dans quelques magazines de musique dit « de référence »
ainsi qu’à une septième place dans le Top 10 1999 de Benzine),
mélange réussi de songwriting classique, chansons pop
et/ou funky, et d’un second – King of yesterday
– bien moins intéressant, Jude revient ces jours
ci avec un nouvel opus.
Ce dernier ne compte que 9 chansons, n’est pas distribué
à grande échelle et ne connaîtra pas un énorme succès.
Et pour cause : ce Sarah est auto-produit.
Ejecté de Maverick après l’échec de King of
yesterday, Jude n’en a pas pour autant fini
avec la musique. Heureusement pour nous.
Bien
sûr, cet album là n’est pas l’album de l’année.
Mais plutôt un très agréable recueil de petites
chansons douces amères sur l’amour et la vie.
Sarah
s’ouvre sur Madonna, petite chanson d’amour très
bien produite, aux violons discrets, où Jude déclare
sa flamme à celle qui l’aime : « you are
madonna, you’re lady divine, you are part mother theresa
and a valentine, some man’s pariah and a sliperry slope,
but to me you are the fire and i fly to my hope ».
En un refrain, Jude rassure tout ceux qui
avaient vu en lui un des tout meilleurs songwriters de sa
génération. Jude est de retour. Et son écriture
avec lui.
Sur Perfect plank et You and me, on retrouve
le Jude de l’époque de No one is really
beautiful, avec ses petites perles pop/folk. Puis, il
se la joue Doors sur Crescent heights avec
ce son si particulier à la bande à Morisson pour
un des titres les enjoués du disque, finalement très
calme.
If
you need (petite balade intimiste) et Your love is
everything (à la rythmique funk) marquent le pas,
tout du moins musicalement, les textes restant toujours de
très haute tenue.
L’album
se clôt sur deux petites merveilles, assez noires. Black
superman, l’histoire d’un amour impossible, tout
en acoustique, et Isn’t it over, à la production
parfaite – ce qui est plutôt un compliment pour un
disque auto-produit.
Au final, cet album s’inscrit dans la droite lignée de No
one is really beautiful. Toutefois, au départ, il
pourra laisser de marbre. Ce ne sont que quelques écoutes
successives qui permettront de véritablement s’imprégner
de ces petites chansons toute simples en apparence mais
qui finalement sont de vraies pépites de songwriting.
On
pourra reprocher à Sarah le manque de chansons pop
et enjouée (mis à part Crescent heights). Mais le
plaisir de retrouver Jude est bien plus important. Isn’t
it over chante t-il sur le dernier morceau. Non,
cent fois non, ce n’est pas fini. Bien au contraire.
Tout cela ne fait que (re)commencer. Pour notre plus grand
plaisir.
Olivier
Combes
Auto-produite,
l’album n’est disponible que sur Internet, via cd baby.com
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