Adriana
Alba,
Chris Steele-Nicholson et Ferry Gouw sont
peu diserts sur leur biographie. On croit savoir
qu’ils sont américains et se sont rencontrés dans
les salles de classes d’une école de cinéma
londonienne. Leur musique emprunte à différent styles,
mais se taille une voie singulière dans le petit barnum
de la musique contemporaine à la mode.
Qui
sont ces Semifinalists arrivés dans les bacs
sans qu’on s’en rende compte ? Quel est cet
album dont il ne faut pas moins d’un écoute distraite
pour sortir définitivement conquis (V2 a le chic pour
sortir de grands albums au marketing sous-estimé) ?
Conquis mais aussi immédiatement bien embêté. Parce
que quand le chroniqueur commence sa réflexion en
accumulant un nombre assez notable de références
possibles, mais toutes dans des genres plutôt
dissemblables ; il sait qu’il a à faire non
seulement à un album qui compte, un album qui marque,
mais aussi un album impossible à retranscrire en
chronique valable.
Allons-y
donc pour les comparaisons foireuses, espérant
qu’elles puissent servir de guide pour situer
l’album. Il y a la voix des groupes de filles et les
« palapap » façon Lush époque
britpop (ou des belges de Melon Galia pour ceux
à qui la voix d’Aurélie Muller rappelle
encore quelque chose). Avec un côté femme
enfant couillue façon Cardigans. Il y a la déstructure
psychédélique du rock malin, fou et léché jusqu’au
dernier hertz de l’accompagnement, comme le pratiquent
les Flaming lips. Mais il y a aussi l’immédiateté
des pop songs dans la plus pure tradition britannique,
avec l’aisance quasi régionaliste de Gorky’s
Zygotic Mynci. Il y a de ces titres qui partent en
explosion de guitare à partir d’un climax, tels
qu’on les aime chez Sonic Youth. Il flotte
comme un parfum d’énergie foutraque dans le style Pavement
époque Crooked rain… Mais on s’envole aussi
parfois dans les éthers planants de Mercury Rev.
Puis il y a la seconde voix masculine qui tape le
fausset tel Architecture in helsinki. Il y a un
soupçon du faux clavier de Stereolab et une
petite touche de gothique soft façon Smashing
Pumpkins avec une réverb’ un peu exagérée. Il
y a enfin une production chiadée qui éloigne le groupe
de l’amateurisme.
Une
description bien alambiquée pour un album qui
finalement déroule ses douze titres avec une facilité
déconcertante. Le résultat : un opus addictif,
pas vraiment joyeux, pas vraiment sombre, pas vraiment
rock, pas tout à fait pop, qu’on ne parvient pas à
classer, mais pas non plus à décoller de la platine.
Excellent !
Denis
Verloes
Tracklist
:
01.
origin song
02.
Show the way
03.
The chemicals that wait
04.
Lets kill this
05.
You said
06.D.C
07.
Short acoustic song
08.
HWY. 101
09.
I saw you in the hall
10.
Upstream
11.
Whispering mice
12.
From several to many
Durée
: 35'22
Date
de sortie
: mai 2006
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