Gravitant
dans
la galaxie Tucson
Arizona
, on était resté scotché par l’exercice de
renouvellement de la folk, d’esprit carrément country
et cow-boy, de Buckner ;
au travers d’un album Impasse
distribué en France; qui reste selon votre serviteur
parmi les meilleurs exemples ce renouveau de genre, dont
Calexico
tire les profits les plus plantureux en Belgique et dans
l’hexagone. La simplicité du jeu de Buckner,
maniant la gratte comme un vieux loup de saloon, mêlée
à une voix grave mais caressante qui doit rendre Richard
Hawley vert de jalousie,
sont les atouts de son personnage musical. Il nous
revenait, il y a peu, avec un album moins enjoué Dents
& Shells,
plus introspectif, mais finalement tout aussi classe.
En
compagnie de Jon
Langford (ex-Mekons) ;
ils président à la destinée d’un album écrit à
quatre mains. Buckner
y amène ses atouts habituels: sa voix et une guitare
efficace sans taper dans la virtuosité, emprunte
d’accents cow-boys. Le second une fougue presque punk,
rock: en tous cas avec un brin de rétro ; et des
arrangements qui décrassent la boue dans laquelle
s’englue en général Buckner
avant de commencer à chanter. Le tout est enregistré
en vitesse, à la maison, et ça se ressent sur la
patine de certains titres : si quelques uns gagnent
en proximité et du coup en intensité comme the
inca princess,
d’autres auraient gagné à recourir à une production
moins lisse et plus léchée sans doute.
L’ambiance
générale élève le propos de Buckner,
le sort de sa réserve folk habituelle et envoie ce
musicien spécialiste des univers confinés et de
l’histoire américaine à Stetson, tâter des espaces
sinon pop à tout le moins plus’ rock; avec force
mandoline, piano, backing vocals,
et solos de guitares électrique, comme on en avait plus
entendus depuis le new
adventures in Hi-Fi
de REM par
exemple…
A
ceci près que l’enregistrement décontracté de ce
duo de musicien infuse sur l’ensemble de l’album,
rendant l’ensemble moins pompeux ou grandiloquent que
les albums avec lesquels on a envie de les comparer.
Avec pour corollaire aussi une certaine inégalité dans
l’affectivité et le gimmick produits par les titres.
Certains sont « diablement » attachants
qu’ils piochent dans la folk ou dans le rock : nothing
to show, d’autres sont de véritables « chevaliers
verts du gimmick » (comme sur la pochette) : Rolling
of the eye,
Torn
away ; tandis que
certains isolés sont juste… sympathiques : from
attic to the
basement pour n’en
citer qu’un.
Alors,
si l’album n’est pas une révolution dans le domaine
musical qu’il aborde, il donnera pourtant aux amateurs
de l’ancien Neil
Young et de la nouvelle scène cow-boy, un bon
moment, varié, de musique américaine à racines, sans
une once de redite. Et pour les fans de Buckner,
comme votre serviteur, la preuve que le guitariste en a
encore sous le coude pour arriver à se remettre en
question et se recréer. Bonne pioche du début
d’hiver 2005.
Denis
Verloes
Tracklist :
01.
Rolling of the eyes
02.
Nothing to show
03.
Sweet anybody
04.
From attic
to basement
05.
Torn apart
06.
Stayed
07.
The Inca princess
08.
No tears tonight
09.
Do you wanna go somewhere?
Durée :
30’
38
Date
de sortie :17 octobre 2005
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