Un
peu survendu, à la fin de l'automne par nos lectures de
la presse indé hexagonale; un magazine parmi nos préférés,
entre deux laudatifs, épinglait la facilité et
l'efficacité déconcertante avec laquelle South
s'appropriait l'alphabet musical de différents
groupes pop ayant
marqué l'histoire. Un appropriation que ledit magazine
comparaît à un vol de grande classe, façon Arsène
Lupin ou Thomas Crown.
Et
c'est vrai qu'il y a dans ces adventures
quelque chose de ce principe d'album-somme; de groupe à
la fois jalon et condensé de l'histoire du rock qui l'a
engendré. The
Dears, en
2006, a
placé son gang of
losers en demi teinte, dans cette catégorie. C'est
au tour des north country boys, formés à Londres,
de se lancer dans cet exercice sans doute bien
involontaire, avec plus de réussite que les Dears
précités. Abandonnant les propensions électroniques
qui les avaient fait héberger chez Mo'Wax à la croisée
des siècles, oubliant le temps d'un album l'absolu
anonymat de leur précédent opus moins abouti…
South s'invente une relation extraconjugale avec
quelques unes des plus jolies formations rock de
l'histoire de la pop. Et réussit à mener ces dernières
pas loin de la jouissance, où acte et transgression de
l'interdit se confondent.
On
s'amusera ici à repérer les emprunts, dont
l'accumulation et l'agencement en font une signature
personnelle à part entière. On trouve du coup,
amusons-nous pour voir: la facilité et le son de
guitare des ballades des Beatles,
sans l' "overdrive" de la guitare d'Oasis. On y trouve aussi, plaquées, les doubles voix familières
des compos des
Byrds. Quand ils quittent la ballade, comme pressés
par le temps d'explorer un maximum d'étiquettes
musicales en un seul album, c'est pour mieux verser dans
le rock électro, hybride, de New
Order (de l’époque et le pâlichon de maintenant)
ou dans le "gain" de la guitare de Johnny
Marr. Et dans la noisy pop du giant
steps des mésestimés Boo
Radleys, on a failli l'oublier. Puis quand ils ne
sont pas occupés à faire leurs les préceptes de la
sainte bible de la pop anglaise ou du rock en général,
ils font tomber le tempo jusqu'à la comptine presque
folk. Un mode ultra apaisé où ils ne sont pas forcément
excellents mais où ils se piquent là aussi de
chaparder, comme en liseré, quelque chose de la patte Brian
Wilson.
Pas
forcément l'album indispensable à toute discothèque
digne de ce nom, (ce caractère a-t-il d’ailleurs
encore une quelconque pertinence à l’heure de la
culture musicale de niche ?) ; mais en tout
cas un rejeton sympathique de la pop anglaise directe,
immédiate, dont on fait les tubes qui tournent en soirée
estudiantines, quand on est un peu raides de houblon
brassé ou de désir sexuel aviné, et qu’on se fout
pas mal de savoir si le groupe qu’on écoute est en
train de peser dans l’histoire de la musique, tant
qu’il nous donne l’ivresse. Encore une peu mal assuré
d’ailleurs pour peser dans l’histoire, mais question
ivresse, z’ont fait péter le bouchon les bougres !
Denis
Verloes
Tracklist
01.
Shallow
02.
Habit Of A Lifetime
03.
You Are One
04.
Piece Of A Dream
05.
Know Yourself
06.
A
Place
In Displacement
07.
Safeti In Numbers
08.
What Holds Us
09.
Up Close And Personnal
10.
Meant To Mean
11.
Flesh And Bone
12.
Speed Up / Slow Down (Bonus Track)
13.
Bizzare Love Triangle (Bonus Track)
Durée:
54’
32’’
Date
de sortie: novembre 2006
Plus+
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La
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Du
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