Cyann
& Ben - Spring
1/2
Gooom/Chronowax
- 2003
Depuis quelques
années le
label Gooom a montré
tout son sérieux et tout son talent de défricheur avec
notamment le premier album de M83, qui, on se
souvient, a constitué à sa sortie une vraie
révélation pour beaucoup. Et chaque fois
qu’un nouveau groupe propose un disque signé par JP
Talaga le boss du label, c’est toujours une belle surprise ;
d’autant plus quand Gooom semble vouloir s’éloigner du
son qui a fait sa marque de fabrique lors de ces dernières
années.
C’est donc avec des albums signés Abstrackt
Keal Agram
et Cyann & Ben que Gooom fait
l’actualité en ce début d’année 2003. Très bons
tous les deux, c’est néanmoins celui de Cyann
& Ben qui attirera plus notre
attention, en partie parce qu’il s’agit d’un petit
événement en soi, le premier album non-électronique
signé sur la structure parisienne.
A première écoute, on est assez surpris en écoutant Buick
to the moon ou I can't pretend anymore de
retrouver des harmonies vocales et des
arrangements proches de ceux de Pink Floyd
(et par
extension de Air sur leur album 10 000htz
legend) tant le label ne nous avait pas habitué
jusqu’alors à un tel bouleversement musical...
qu’elle est loin la laptop music de Gel:...
mais on ne s’en plaindra pas et on saluera le périlleux
virage pris par le label qui ouvre un peu plus son champ
d’investigation musical.
Formation composée de quatre personnes, Cyann &
Ben pratique donc une sorte de pop à l'ancienne baignée
dans les ambiances 70’s mais qui évoque également la
musique plus récente de formations slowcore (A dance
with the devil) ou des choses plus country sur
d'autres titres. Emmenées par un duo de voix masculines
et féminines, les chansons de Cyann & Ben se
complaisent dans une forme de nostalgie non feinte qui
donne un aspect finalement assez touchant à ce disque.
Très classique mais très agréable à l’oreille, Cyann
& Ben, avec Spring, mérite de trouver son
public grâce notamment à un talent certain pour les arrangements vintage qui
d’ailleurs, au fil de l’album, semblent rappeler les
tonalités propres à certaines musiques de films de
l’époque... quand je vous parlais de nostalgie...
Benoît
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