Smog
- supper
1/2
Drag
city - 2003
La dernière fois que l’on avait écouté un album de Smog
c’était à l’occasion de la sortie d’une
compilation dans laquelle on pouvait retrouver des
morceaux datant de différentes époques de la carrière
déjà longue et riche de Bill Callahan. A cette
occasion on a pu voir
le chemin parcouru par le bonhomme et l’évolution
musicale dont y il a su faire preuve au cours de ces
dernières années.
Aujourd’hui
à l’occasion de la sortie du bien nommé Supper,
on appréciera une fois de plus le talent du monsieur à
composer des balades folk intimistes avec un
savoir-faire qui lui est si particulier.
Alors qu’il marchait sur les plates-bandes d’un Neil
Young sur Rain on lens avec, il faut bien le
dire, peu de réussite, cette fois-ci il nous la joue
charmeur et s’accompagne d’une jolie voix, en
l’occurrence celle de Sarabeth Tucek (et sa guitare pedal-steel) et nous gratifie,
en sa compagnie, de quelques balades folk sympathiques
mais assez anodines (Feather by Feather,
Truth Serum) à
côté des superbes morceaux qui constituent le reste de
l’album.
Car même si l’album est plutôt court -un peu plus
de 45 minutes- il n’en recèle pas moins quelques
petites perles dont seul Bill Callahan a
le secret. Toujours partagé entre guitares au son clair
et son distordu, il alterne morceaux soft-rock
(Butterflies Drowned in Wine, Morality) et
flâneries intimistes (Our Anniversary) un peu à
la manière de Cat Power sur son dernier You
are free. Il parvient à nous offrir des morceaux
solides et très agréables qui, parfois, dépassant le
simple cadre de la musique country comme avec le très
singulier Driving dans lequel on entend banjo et
sitar sur fond de bruits divers laissant imaginer une
sorte de chaos dans lequel Bill Callahan et sa
compagne se seraient laisser aller après avoir
consommer quelques substances à effets secondaires.
Mais ne voulant pas terminer son album sur cette note
étrange, l’homme à la voix caverneuse nous ressort
ses plus beaux arpèges et nous délivre une superbe
balade (A guiding light) digne de The doctor
came at down son chef-d'œuvre paru en 1996.
Même si Supper semble être finalement l’album
le plus accessible de Smog il ne cède en rien à
la facilité et garde une forme d’exigence et
d’originalité qui ont fait la renommée du groupe
jusqu’à ce jour. Disque plaisant et soyeux, Supper
ne marquera pas une étape décisive dans la carrière
de Bill Callahan mais constituera peut-être un
pas de plus vers la lumière tant méritée pour un
homme qui a toujours été fidèle à une certaine ligne
de conduite.
Benoît
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