On
pourrait se réjouir d'avoir été de ceux qui ne sont
pas passés à côté de capture/
release premier album des Londoniens. On lui
trouvait, dans le flot post punk des groupes
anglo-saxons de 2006, quelque énergie effervescente et
une saveur toute cockney, qui ne s'est pas démentie
lors des passages
en festivals hexagonaux où on a eu l'occasion
d'apercevoir la formation d' Alan
Donohoe. Une
scène où les bonshommes semblent aussi à l'aise que
des trublions sortant d'une boîte. Un peu de cette
morgue aussi, qu'on retrouvait entre leisure
et parklife
chez les andouilles de Blur,
avant la maturité.
On
ne se réjouit pas, mais on savoure, à l'heure de la
sortie de ce second opus que tout le monde, ou presque,
se plaise à le qualifier. Et on se joint au choeur des
louanges, bien volontiers, d'autant que ce second opus
enrichit la donne côté production (comme tout bon
second album contemporain), sans perdre la fougue
seulement à peine soupçonnée précédemment sur
galette. Mieux encore, ce deuxième album réussit à
faire fleurir sur CD ce qui n'était préalablement que
germes qu'il fallait jusque là arroser à coups de scène,
pour pouvoir enfin récolter le groupe à sa juste
valeur.
The Rakes
améliore ici ses compositions. Et sans perdre l'immédiateté
d'un Strasbourg par
exemple, parvient
à emmener l'auditeur dans une série de petites
histoires plus riches mais aussi plus passionnantes.
Plus riches parce que le groupe, et surtout la partie
guitare, semble être aguerrie au diapason de son
producteur: le pourtant souvent décrié Jim
Abbiss. Le jeu électrique
donne de l'étoffe, des couilles serait-on tenté
de dire, à des compositions pop qui sont, ou semblent
du coup l'être, plus ciselées que par le passé. Des
compositions qui n'hésitent plus à venir mélanger
plus d'une seule bonne idée par titre, et sur
lesquelles la voix du leader, sorte de Jarvis
Cocker londonien fait ici mouche, ente détachement
et ironie pop avec son timbre plus gravement affirmé
que sur l’opus introductif.
Ajoutons
à l'ensemble quelques encanaillements électroniques ou
quelques bidouilles technologiques bien moins
"archi-pensées" que chez les Rapture
mais plus malines que chez Kazabian,
et on finira en disant que les Rakes
viennent de réussir un très grand album. Pas un de
ceux qu'on aborde avec ésotérisme musical ou déférence
dévote. Non. Le premier grand album pop de 2007. Et
ravive un peu de cette flamme qui brillait dans nos
yeux, quand en 94 sont venus à régner Pulp,
Blur ou Supergrass.
Parce que oui, il y a un fifrelin de cette britpop là,
non encore galvaudée, dans ces ten
new mesages. A savourer sans modération. Pour votre
santé, attention à l'abus d'alcool.
Denis
Verloes
Tracklist
01.
The World Was A Mess But His Hair Was Perfect
02.
Little Superstitions
03.
We Danced Together
04.
Trouble
05.
Suspicious Eyes
06.
On A
Mission
07.
Down With Moonlight
08.
When Tom Cruise Cries
09.
Time To Stop Talking
10.
Leave The City And Come Home
Date
de sortie: 20/03/2007
Durée:
39’
07’’
Plus+
Le
site officiel
L’espace
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The
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The
Rakes sur Dailymotion
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