Ariel
Pink's Haunted Graffiti - The doldrums1/2
Paw
tracks/Chronowax -
2004
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Ariel Pink
a bien failli ne jamais accoucher d’un véritable
album. Il aurait sans doute fini en quelque Syd
Barrett moderne, isolé sur les collines de Los
Angeles, à dispenser de la musique pour ses potes
neurasthéniques disons… sur des K7 magnétiques, dont
les fans clairsemés iraient chercher les jaquettes sur
le site Internet du bonhomme. Mais, fan d’Animal
Collective, il s’arrange pour leur faire parvenir
un CD-R pendant la tournée ouest américaine du groupe.
Hasard et coïncidences, AC en fait le disque qui
tourne dans le tour bus d’abord, sur les bureau du DA
de Paw Tracks ensuite.
Il en résulte ce The Doldrums tout simplement étonnant
et aux frontières du dérangement. Guitare et clavier
en sont les éléments phare, comme dans toute bonne
histoire pop ou rock. Le tout enregistré sur base des
prises 8 pistes initiales du bonhomme. Ceci le dédouane
par ailleurs de tout procédé no-fi ou lo-fi qui
consisterait à entrer en studio pour sonner sale ou
comme à la maison… Démarche un peu vaine mais
tellement hype s’il en est. The Doldrums
regroupe ainsi les travaux « home made »
spontanés de deux précédents mini-albums du
Californien. On songe à l’histoire et à la méthode
qui avait en son temps amené la venue au monde du dénommé
Babybird...
Le résultat musical est d’ailleurs quelque peu
comparable à celle du sus mentionné, une bonne dose de
folie presque psychiatrique en plus. Comment expliquer
l’inventivité sonore qui suinte de l’album.
Imaginons un standard de Bowie, ou un tube de Blur
d’avant le virage électronique, songeons au potentiel
tubesque des titres ainsi dispensés au monde… et
imaginons surtout qu’on en a malencontreusement laissé
les singles vinyle au soleil, sur la plage arrière de
la Simca 1000. De la chair à hits… fondue. Des
gimmicks, des ballades imparables, tiraillées et
distordues en tous sens par l’absence de production.
Une voix de fausset qui émerge d’une batterie jouée
à la bouche. Des rythmiques en basse filtrées, avec un
effet ou absence d’effet que leur envierait la techno
façon french touch, une guitare nasillarde
ravageuse…. Des
claviers qui affleurent ou pointent puis replongent. Des
perles ou plutôt des pépites que l’auditeur déguisé
en orpailleur se devra d’aller chercher sous la boue ;
que l’amateur se devra de décoder avant qu’elles ne
s’installent en boucle dans l’esprit.
Un travail de terrassier rendu obligatoire par le
principe de création, encore augmenté par la mise bout
à bout des deux séries d’enregistrements qui la
composent. Une dizaine de hits mal dégrossis ou tout
fondus… La découverte est étonnante, enivrante et
riche musicalement. Et ne serait une certaine longueur
ou plutôt une « continuité linéaire de
l’exercice », qui rend l’écoute entière un
peu exténuante, on aurait annoncé sans peine avoir
trouvé le disque pop inaugural de l’année 2005.
Denis
Verloes
Tracklist :
01
Good Kids Make Bad Grown Ups
02
Strange Fires
03
Among Dreams
04
For Kate I Wait
05
Haunted Graffiti
06
Gray Sunset
07
The Doldrums
08
Envelopes Another Day
09
The Ballad Of Bobby Pyn
10
Don't Think Twice (Love) [Vital Pink
11
Until The Night Dies12 Crying
13
Theme For Unreleased "Claris Gardens"
14
Let's Build A Campfire There
15
Young Pilot Astray
Date
de sortie : novembre 2004
Durée :
62'44
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