World
Standard & Wechsel Garland
- the isle
Staubgold/La
baleine - 2003
|
|
|
|
Disons le tout net ce world standard & wechsel
garland est un des disques les plus intéressants
qu’il nous ait été donné d’écouter en ce début
d’année 2004 ; tout simplement parce qu’il
synthétise en lui tout un tas de choses pour lesquelles
on aime ce genre de musique. On peut y entendre des
instruments classiques (piano, cordes, guitare) ou même
exotiques (mélodica, marimba…), parfois retravaillés
au laptop, puis associés à des sonorités modernes. Le
tout est assemblé de manière intelligente et inventive
avec des mélodies souvent simples mais toujours très
belles.
The isle est un objet fin et délicat qui
en font un disque qui ne s’usera pas au bout de deux
écoutes. Bref, une petite merveille.
Après deux albums en solo sous le nom
de Wechsel
Garland (Wechsel
Garland sur Morr music en 2000, puis Liberation
von History sur Karaoke Kalk en 2002) Joerg
Follert s’associe au japonais Sohichiro Suzuki
aka World Standard pour un album distribué
par le toujours très prolifique label allemand
Staubgold.
Rejoignant nombre de formations (souvent
passionnantes) qui pratiquent un folk débridé et
nourri d’électronique minimaliste, world
standard & wechsel garland ne fait pas exception à la règle
en parvenant à construire un album solide qui, le temps
de quinze morceaux, nous promène dans des endroits
paisibles et avec une légèreté jamais feinte.
A la fois très ouvert et très
classique par sa structure, The isle étonne par
l’incroyable richesse harmonique qui en ressort.
D’un titre à l’autre, les mélodies se font
changeantes et peuvent évoquer de superbes panoramas à
différents moments de la journée avec une quiétude
que rien ne semble pouvoir perturber.
Même si cet album dégage une vraie
personnalité musicale, on ne pourra pas s’empêcher
d’évoquer des formations aussi libres que le Penguin
Café Orchestra, mais aussi les Rachel’s, tant l’univers
de world standard & wechsel garland présente
des affinités évidentes avec celui des groupes pré-cités.
On pensera même à Erik Satie ou à Sylvian
Chauveau sur le dernier morceau, le splendide After
all qui clôture avec bonheur un album réjouissant
et vraiment passionnant.
Disque d’une grande beauté et décidément
très paisible, the Isle porte finalement bien
bien son nom. Et si cette île, mi-allemande,
mi-japonaise, n’était pas trop loin de chez nous, sûr
que l’on payerait cher pour pouvoir atteindre sa
plage, ses arbres, son climat tempéré et tout ce qui
en fait son charme.
Benoît
|