Vous
êtes vous jamais retrouvé tout idiot, la bouche
ouverte, l’index posé sur votre lèvre inférieure,
ne sachant quoi répondre, quand, au détour d’une
discussion musicale avec quelques amis, on vous assène
un terrible : "dis donc, toi qui écoute
beaucoup de musique, c’est quoi le rock indépendant
américain aujourd’hui ?" ?
Ouch, prends ce crochet du droit en pleine poire.
Car
oui, quand on y réfléchit bien, c’est quoi "le
rock indé us des années 2000" ? Vous
avez quatre heures pour répondre. Et on vous saura gré
d’éviter de parler des glorieux anciens (Pavement
et Pixies) et d’évoquer les White Stripes
ou les Strokes (on traite un sujet sérieux là).
Heureusement,
les Tapes’n’Tapes sont arrivés, histoire de
nous/vous enlever une grosse épine du pied. Formé à
Minneapolis en 2003, auteur d’un premier Ep début
2004 (passé complètement inaperçu), c’est avec ce
premier album très réussi que le trio (composé de Josh
Grier, Matt Kretzmann et Karl Schweitz,
respectivement Tapes, n et Tapes) fait vraiment son
apparition sur la scène indé-us, d’abord fin 2005
(chez Ibid) avant d’être signé par XL, après une
apparition plus que remarquée au festival/foire aux
groupes Texan South by Southwest.
The
Loon est un disque résolument frais, qui montre
clairement que la bande à Malkmus est (entre
autres) une référence. Et pas qu’une petite. Les
renvois et les similitudes sont légions (Buckles,
Just Drums par exemple). Mais dans une époque où
plagiat et pompage sans vergogne pullulent un peu
partout (et pas que dans la musique), notons qu’ici,
le groupe ne tombe jamais dans la redite facile et
ridicule. Non.
Au
contraire même : en onze titres, pleins de
guitares, de rigueur mélodique, de pop exaltée
(l’entraînant Insistor, le sur-efficace Cowbell)
et de paroles pas piquées des vers (‘Leave now in
solitude and stress I've been a better lover with your
mother’), les Tapes’n’Tapes pondent un
des disques les plus réussis de ces derniers mois, à
la pochette qui rappelle (autre référence tiens) le
Warehouse : Songs and stories des Hüsker
Dü. Et prouvent surtout que le rock indé américain
bande encore. Il est temps de prévenir vos ami(e)s.
Olivier
Combes
Tracklist
:
01.
just drums
02.
the illiad
03.
insistor
04.
crazy eights
05.
in houston
06.
manitoba
07.
cowbell
08.
10 gallon ascots
09.
omaha
10.
buckle
11.
jakov’s suite
Date
de sortie
: juillet
2006
Plus+
www.myspace.com/tapesntapes
www.tapesntapes.com
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