musique

Ursula - Todo vuelve a ser lo que no era   

Foehn Records - 2002

 

 

    

    Un beat minimal et binaire, un arpège de guitare... Bon sang mais c’est bien sûr ! Il s’agit sans doute du dernier album en date d’Arab Strap : The red thread ! Et bien tout faut ! Car Aidan Moffat, à ce que je sache, ne chante pas en espagnol mais en anglais. Alors qui est-ce ? Et bien il s’agit de David Cordero, vocaliste attitré du groupe de post-rock espagnol Ursula auteur l’an passé d’un album déjà très prometteur intitulé La Banda Sonora De Mi Funeral.

Mais pourtant que les ressemblances sont troublantes ! Cette voix, cette façon de chanter... on a vraiment l'impression d'écouter le  cousin ibérique de Moffat

Mais heureusement Ursula est loin d’être la copie conforme d’Arab Strap. Moins bons par moment et meilleurs à d’autres, les Espagnols n’ont rien à envier aux écossais. Utilisant une palette sonore riche et colorée, ils parviennent à faire décoller leur petite musique triste en nous touchant là où il faut, en suscitant en nous les bonnes émotions, celles qui font dire que la musique est belle.

 

    Composées d’accords, d’arpèges de guitares claires, la musique d’Ursula s’enrichit d’arrangements luxuriants dans lesquels on retrouve des boucles électroniques samplées mais aussi des instruments plus classiques tel que l’accordéon, l’harmonica, le piano ou encore le mélodica. L’ensemble donne une musique sombre, dépressive et profonde, transpirant l’ennui, l’apathie et la solitude. Sans être répétitifs, les morceaux ont tous leur propre caractère et se démarquent les uns par rapport aux autres en offrant des climats et des structures différentes à chaque fois. Si les deux premiers morceaux (a quién quiero engañar et infidelidades múltiples) sont bel et bien dans la veine d’Arab Strap 4,13,35... lui se rapprocherait plus d’un Mùm ou d’un Hood aux accents espagnols. Dime quién eres, le 5ème titre et pierre angulaire de l’album, se démarque véritablement du reste avec son breakbeat et son flow hip-hop sur fond de trompette et de nappes synthétiques en boucle. Ce titre montre ici toute la singularité du groupe qui ne se contente pas de jouer sur ses bases et n’hésite pas casser le rythme en allant chercher des sonorités éloignées de son univers.

 

    Ballades poétiques intimistes ou post-rock anorexique, les 10 compositions de todo vuelve a ser lo que no era révèlent des émotions particulières et montrent une fois de plus la capacité des espagnols à construire une musique froide et poisseuse de grande qualité à l’image de Balago ou Apeiron autres groupes majeurs de la scène post-rock espagnole actuelle.

 

Benoît