musique

Vincent Delerm  

Tot ou tard - 2002

 

 

   

    Les trentenaires auraient-ils trouvé leur incarnation musicale dans le jeune et chic Vincent Delerm ? Pourquoi pas ? Quoi qu’il en soit, Vincent Delerm, tout comme son père Philippe dans ses nouvelles, livre, à travers ses chansons, de petites tranches de vie à fort pouvoir identificateur auxquelles il semble assez difficile de résister.

 

    Venant de "la France d’en haut", avec ses chandails à col roulé et son profil de gendre idéal, Vincent Delerm, bon fils de professeurs, chante (pas très bien en fait) un peu à la manière de Brigitte Bardot dans les années 60, nonchalamment, sur des musiques légères arrangées sobrement, des histoires teintées d’humour, de poésie et de mélancolie qui pourraient rappeler, par moments, l'univers des bandes dessinées de Dupuy & Berbérian (Monsieur Jean).

 

    Alors évidemment, on peut ou non être touché par cet univers bourgeois avec maison à Châtenay-Malabry, Shakespeare en Avignon, chant grégorien et golf au Touquet, mais il faut reconnaître au garçon un certain talent pour mettre en musique des petites ritournelles simples et naïves comme rarement on en entend dans la chanson actuelle. Le garçon a du talent, du savoir-faire et sait toucher les gens par des textes dans lesquels chacun peut s’y retrouver à un moment ou un autre. Le top étant évidemment tes parents, chanson dans laquelle n’importe quel gendre à sa belle-mère se reconnaîtra surtout s’il doit rapporter les restes de la blanquette le dimanche soir.

 

    Au final, on a un court mais sympathique album qui, certes, ne révolutionnera pas la chanson française et restera encore à des kilomètres d’un Dominique a, d’un Katerine, d’un Vanot et même d'un Benjamin Biolay, mais qui saura malgré tout apporter une touche de légèreté, de dérision à une chanson française si tristounette et si vieillotte habituellement.

 

Benoît