Elisabeth
vit désormais en Hollande avec son amant, Hugo (qui
travaillait dans l'édition à Paris avant de tout
quitter). Leur amie Léna leur parle de sa révélation
depuis sa rencontre avec Un Sage en Inde... Intrigués,
ils s'envolent sur le champ pour comprendre ce
« phénomène ». Le Sage est un bel
homme âgé - Elisabeth est fascinée, un rien
cynique également. Pourtant, au moment de
s'agenouiller à ses pieds, elle refuse. Impossible
pour elle de se plier - pourquoi ? Elle tente d'y
trouver une réponse en songeant à sa petite
enfance, à ses rapports avec sa mère, ses liaisons
amoureuses, son mysticisme, ses études
philosophiques et surtout son travail d'écrivain,
sa grande nécessité d'écrire, toujours, tout le
temps, même dans la tête. D'ailleurs, elle s'étonne
de relever certains détails pour un éventuel
travail d'écriture, alors qu'elle n'a aucun projet
en cours !
Ce
récit met donc en avant une jeune femme toujours en
quête d'elle-même et qui cherche à se cerner et
comprendre certains refus chez elle. Baiser les
pieds d'un homme revient-il à perdre sa propre
dignité ? « Qu'avais-je à perdre en
m'agenouillant ? Mon identité ? Quelle identité ?
Elisabeth ? Laquelle ? L'insoumise était-elle plus
vraie que ne l'aurait été la consentante ? ».
J'ai aimé les divagations de cette jeune femme écrivain.
C'est intelligent, bien amené et peu pédant. J'ai
surtout apprécié ses pérégrinations sur son
intoxication à l'écriture : « je ne tiens
pas ma plume, c'est elle qui me tient. L'écriture
est bel et bien ma prison; mais sans cette prison, où
m'échapper ? ». Et ce voyage (initiatique?)
en Inde est finalement un catapulteur de souvenirs
enfouis et épars. Pas mal...
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : mars 2006
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