Marc
et Jeanfrançois fêtent leurs retrouvailles dans un
café. Ils se sont connus sur les bancs de
l'université, Jeanfrançois (volonté absolue de sa
mère de ne pas donner de prénom composé!) a séduit
son camarade avec ses idées de jeune révolutionnaire,
en lutte contre l'oppression de la société
capitaliste. Quinze ans ont passé et les deux amis
débordent à nouveau de projets contre les Morlocks,
une souche d'opportunistes bien définie, les privilégiés,
et qui horripile Jeanfrançois. Son chef de file, à
ses yeux, est le pdg de Canal France : Hubert Lefur.
Il faut l'anéantir, le kidnapper... lui raser sa
moustache !
Car cet Hubert Lefur, finalement modeste et bonasse,
est pourvu de belles moustaches à l'ancienne,
"qui se déployaient avec discipline sous son
nez fort, décollaient dans un début de looping et
se désintégraient pour éviter une collision
fracassante". C'est sa marque de fabrique, sa
signature. Et quoi de plus vengeur que de s'en
emparer, couic, d'un coup de ciseaux ?! Ainsi s'en
vont trois compères (un certain Erwan va s'allier
à cette vendetta contre l'oppresseur) dans une
aventure ubuesque. On les prendrait pour des
hussards, et Thomas Paris lui-même se porte
en héritier de cette fougue intempestive. Il manie
la plume avec panache, il envoie dans les roses tout
semblant de gravité et sérieux. Comme il a su le
prouver dans son premier roman ("Pissenlits
et petits oignons"), Thomas Paris passe le
cap du deuxième roman avec brio. Il tord le cou aux
amourettes, aux révolutionnaires, aux dirigeants,
aux bourgeoises, aux amants, aux étudiants, aux lymphatiques,
etc... Mais par contre, il rend hommage à LA figure
de la Chrétienne, "au seul sens du
terme", c'est-à-dire la grand-mère (d'Erwan),
qui mérite sa place dans ce roman, et dans tous les
romans d'ailleurs. C'est là toute la fantaisie de
l'écrivain, son hommage, son adoration. Pour vous
convaincre d'ouvrir son roman, n'attendez plus de le
lire !
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 31/08/2006
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