La narratrice quitte Paris en auto-stop et part se réfugier à la campagne, dans une petite maison où elle a coulé des jours idylliques avec son compagnon, Philippe. Mais cet homme est mort, la laissant complètement démunie avec leur fille, Nisa. D'ailleurs Nisa a été confiée aux soins d'une assistance sociale, tandis que la narratrice se retrouvait à la rue. Devenue SDF pendant des mois, elle va tenter de surmonter son chagrin, son deuil et de reconquérir sa dignité perdue. A la campagne, elle va faire communion avec la nature, rencontrer un viticulteur et s'enfermer dans un silence de plus en plus désarmant. Car au-delà du matériel et de l'affectif, la narratrice va perdre un élément beaucoup plus intime et personnel. Ebranlée, elle confie son désarroi dans un roman très douloureux, très âpre et délicat à la fois. Elle était poète, elle a aujourd'hui perdu l'usage des mots. Ce qui trotte dans sa tête reste des poèmes du XVe siècle. Après avoir surmonté l'humiliation, la saleté, la pauvreté et la solitude, elle tente aujourd'hui de se surpasser : récupérer sa fille, certes, mais récupérer le langage, le poids et le sens des mots.
J'ai nom sans bruit est le roman d'un combat, d'une défaillance et d'une spirale angoissante. Une femme sombre dans le chagrin et c'est la débandade. Isabelle Jarry
raconte avec beaucoup de sobriété cette histoire, jonglant entre les doutes, les angoisses, la
déroute. Toutefois, j'ai trouvé la fin assez légère, alors que le roman possédait une certaine tonicité, une puissance narratrice presque farouche. Cette fin m'apparaît quasiment en demi-teinte. Pour le reste, très percutant ! Les libraires du groupe Initiales lui ont attribué le prix du Roman de l'automne !
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 8 août 2004
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