Monsieur
Linh a quitté un pays en guerre, un village en
ruine et ravagé pour un ailleurs autrement plus étrange.
Une ville, immense, bondée de gens qui vont et
viennent, où l'on parle une langue différente de
la sienne. Qu'importe pour ce vieil homme, il a auprès
de lui sa petite fille, Sang Diû. Un bébé de
quelques semaines qu'il a sauvé, après la mort de
ses propres parents, dont le fils de Monsieur Linh.
Homme seul et égaré, il s'est réfugié dans un
dortoir avec d'autres exilés mais il ne s'intègre
pas auprès d'eux. C'est en se baladant dans les
rues de la ville qu'il fait la connaissance d'un
homme, gros et imposant, Monsieur Bark. Entre eux
deux, une bienveillante relation s'établit...
L'histoire
de Monsieur Linh entraîne le lecteur d'entrée de
jeu ! C'est la magie des mots, du style de Philippe
Claudel, c'est la puissance d'une histoire
sans tralala. Tout passe par l'émotion et la pureté.
C'est ouah ! Au cœur du roman, la personnalité de
Monsieur Linh est lumineuse, bien qu'étant un être
marqué et désemparé. Pourtant cet homme est d'une
grande noblesse, sa petite fille nichée dans le
creux de ses bras, calme et silencieuse et on
souhaite au vieillard des jours meilleurs. L'auteur,
fidèle à ses proses écorchées, n'en reste pas là...
et c'est un "ravissement" qui laisse sans
voix !
Stéphanie
Verlingue
Extrait :
"La tête de Monsieur Linh est grosse de trop
de fatigues, de souffrances, de désillusions. Elle
est lourde de trop de défaites et de trop de départs.
Qu'est-ce donc que la vie humaine sinon un collier
de blessures que l'on passe autour de son cou ? A
quoi sert d'aller ainsi dans les jours, les mois,
les années, toujours plus faible, toujours meurtri
? Pourquoi faut-il que les lendemains soient
toujours plus amers que les jours passés qui le
sont déjà trop ?"
Date de
parution : 24 août 2005
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