"L’humour est la contribution apportée au comique
par l’intermédiaire du surmoi."
Sigmund
Freud
Pourquoi
cette manie persistance d’être affligé alors
qu’il y a tellement de raisons de ne pas l’être
: Affligé ? Par exemple « Le patrimoine de
l’humanité » premier roman de Nicolas Beaujon,
un livre drôle même très drôle parfois, un livre
qui n’autofictionne pas lui ! Que voulez les
aventures d’un ex livreur de quenelles reconverti
en gardien de musée hein quoi bon ! Enfin agent de
contact plus que gardien musée c’est le terme adéquat
: Agent de contact … le livre est plein d’agents
de contact assoupis dans des chaises designs, de délégués
syndicaux chafouins, de petits chefs (brigadier de
contact) il est également plein d’umour administratif
réjouissant comme chez le gratte papier à chapeau
rond tchèque, de rapports d’anomalies envoyés à
la hiérarchie, de rondes souples pour voir si les
extincteurs sont toujours plombés et en place. Nos
agents de contact sont tout juste dérangés dans
leurs évolutions molles par un aréopage indistinct
de visiteurs belges cherchant les toilettes,
d’usagés chafouins ne voulant pas sortir à
l’heure légale (17h30) saloperie d’usagé …
Au bout d’un moment tout part en vrille les agents
de contact se mettent à sniffer de la cocaïne
inconsidérément et pour subvenir à leur vice ils
piquent deux trois choses dans le musée où ils
officient faiblement … Ajoutons des agents de
contacts féminins prédisposés à faire la chose
facilement et un héros (ex livreur de quenelles
donc) fan de Jimi Hendrix et détestant avec
le temps les Doors (sauf LA Woman)
Ce
n’est pas de la TGL (très grande littérature)
mais un livre parfois irrésistible basé sur un
principe comique tout simple, la petite réalité
vue de biais et grossie, cette manière de leurrer
le lecteur fugacement et de se demander si les
choses sont bien réellement à leur vraie place ?
Ce léger basculant vers le déraisonnable c’est
la recette de Kafka (ce qui n’est pas rien)
et le livre de Beaujon est comme ça constamment en
léger décalage. Étonnant assurément mais surtout
je me répète très drôle et pas affligeant pour un sou. En plus les livres du Dilettante sentent très bon (sauf ceux
du fils à Zanini) Le Dilettante c’est
l’éditeur qu’il vous faut.
Philippe
Louche
Date de
parution : août 2006
Plus+
www.ledilettante.com
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