Denis Grozdanovitch
- Petit
traité de désinvolture
José
Corti - 2003
Ce
recueil de nouvelles qui, comme le présente son auteur,
sont autant de « petites chroniques dilettantes et
disparates » se laisse lire comme elles se
laissent vivre… à savoir dans la paresse la plus épicurienne…
Quel
plaisir, en ces temps de marasme, que de se réchauffer
le cœur et l’esprit avec ces histoires minimalistes où
l’humour a la part belle. Denis Grozdanovitch
a le regard acéré (mais tendre) et l’esprit
distancié qui nous permet de savourer avec gourmandise
les anecdotes et personnages les plus divers… du chat
nonchalant aux intellectuels snobinards qui se la
jouent, en passant par des savoureux « tueurs de
temps », tous plus kitsches et décalés
les uns que les autres. Cet écrivain qui considère,
comme les chinois, que le pêcheur à la ligne « représente
le plus parfait symbole de la sagesse », parvient
ainsi à nous faire considérer l’ennui comme une œuvre
d’art… c’est peu dire.
Avec
son style impeccable, précis, épuré, hors mode, et
son regard contemplatif sur le monde qui l’entoure, Grozdanovitch
sait donner à voir l’essentiel dans l’infime, et
nous réconcilie avec le temps qu’on n’a plus envie,
du coup, de voir filer trop vite… Ou les bienfaits du
détachement sans les méfaits du désenchantement…
Petit
livre à offrir aux hyper-actifs et ambitieux névrotiques,
pour leur redonner le goût de la « désinvolture
contemplative » et les aider à ré-apprendre
qu’« on peut toujours se passer du nécessaire
pour s’adonner au superflu ».
Cathie
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