Quatrième roman d'Adrien
Goetz, A bas la nuit est une histoire qui démarre sur les chapeaux de roue : un soir à Florence, un couple en lune de miel est détourné de son voyage par leur ami Konrad pour rencontrer le très sulfureux Maher. Cet homme est une entité mystérieuse, qui alimente la presse à scandales, grand collectionneur d'art, aux goûts avisés, et héritier de la grosse fortune des Bagenfeld, lui dont on prête des origines douteuses de jeune beur de La Plaine Saint-Denis... Ce Maher est un peu un Gatsby des temps modernes. C'est un solitaire, très exigeant dans ses amitiés, et fort amoureux de la discrète Jeanne. Or, ce soir-là, Jeanne est enlevée sous les yeux de Maher et ses camarades. Une forte rançon constituée de tableaux rarissimes (de la collection personnelle de Maher) est exigée. Maher abdique. Commence alors une traque folle depuis l'Italie, la Suisse, Paris, la Normandie et l'Auvergne... Notre jeune couple de mariés est acteur de cette épopée, le souffle coupé par ce tourbillon de retournements.
L'histoire va effectivement rebondir et étonner le lecteur. Mais je pense qu'à force d'étourdir celui-ci et de le balader aux quatre coins du globe, le lecteur finit par être égaré et s'isoler dans la lassitude. Le milieu du roman est honnêtement un peu décevant. Par contre, c'est un livre fort en érudition sur le monde de l'Art, étalé avec allégresse, et non pour écraser le lecteur lambda. C'est intéressant, toutefois le roman qui promettait d'être un polar savant sombre un peu en cours de route, le fil de l'intrigue s'oublie et le dénouement (tardif) perd également de son éclat. Du même auteur, je recommande davantage "La dormeuse de Naples" !
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 12/4/2006
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