Quel fouillis au début ! Première impression : il y a plusieurs narrateurs, d'âge et de sexe différents, plongés dans le passé et le présent. Quand l'histoire s'installe enfin, on découvre qu'un homme de quarante ans, au volant de sa voiture, va à la rencontre d'une femme qui fut une adolescente rêveuse, dans les années 60, et qui a eu et abandonné son enfant. On comprend que ce bébé fut Alexandre, l'un des narrateurs de l'histoire, dans la peau d'un quadragénaire mais aussi de l'enfant et l'adolescent, à la quête de ses origines. Se chevauche, en imagination, le parcours de Rose, autrement dit Sourde, pour avoir caché, abandonné son enfant, tourné le dos à celui-ci sans ciller. Entre reproche, état d'âme et nostalgie, l'histoire d'Alexandre et Rose est celle d'enfants rêveurs et utopistes, blessés et
solitaires.
Honnêtement je n'ai pas trouvé le même enthousiasme lorsque j'avais lu le premier roman de Pascal Morin, L'eau du bain. Histoire beaucoup plus percutante et vicieuse, bien construite et palpitante. "Les amants américains" est plus travaillé, plus fouillé et réfléchi. L'auteur a emprunté de nouveaux sentiers, qui furent déconcertants au démarrage et laissent finalement perplexes. Ce n'est pas un mauvais livre, mais je suis déçue de ne pas retrouver les qualités qui m'avait séduite dans son premier roman. Un peu frustrée, en somme.
Stéphanie
Verlingue
Date de
parution : 19 août 2005
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